Pendant la vidéo projection organisée par Si Jeunesse Savait (SJS) dans le cadre de la clôture des activités des seize jours d’activisme, ces assises étaient une occasion de réunir les étudiants des universités suivantes : Université Protestante au Congo(UPC), Institut Supérieur de Commerce( ISC), Institut Facultaire des Sciences de L’Information et de la Communication (IFASIC), Université de Kinshasa( UNIKIN), Institut Supérieur des Techniques Appliquées (ISTA), Académie des Beaux-Arts (ABA), Université Technologique Bel Campus( UTBC), Université Simon Kimbangu(USK), Université Islamique Al-Mustapha(UIAM)… pour suivre les films et documentaires sur le harcèlement sexuel fait aux femmes en milieu universitaire.
Cette vidéo projection a engendré un débat houleux qui m’a personnellement instruit sur la culture du silence lié au harcèlement sexuel, les victimes (étudiantes) n’ont jamais approchées les instances judiciaires ou l’administration de leurs universités respectives pour parler de leur expérience dont elles sont victimes, même si elles avaient des preuves du harcèlement sexuel.
Elles ont peur de dénoncer ce problème dont elles sont victimes de façon récurrente, pour des raisons suivantes : certains harceleurs sont élevés en dignité, ils occupent des fonctions influentes dans notre pays, Ces derniers se croient au-dessus de la loi et autres mécanismes internes de sanctions des universités. D’autre parce que ils ont des relations particulières avec les membres du comité de gestion, et ils savent que quoi qu’il arrive ils ne seront pas poursuivis ou chassés de l’université ou institut.
Cela décourage les victimes à déposées plaintes via les canaux institutionnels de l’université ou saisir les instances judiciaires compétentes en matière du harcèlement sexuel et autres formes des violences, elles ont témoignées à tour de rôle pour signifier que ces harceleurs suite à leur positionnement dans la société et de l’impunité dont ils jouissent, ces derniers n’ont pas la crainte de laisser les traces écrites (sms), des vidéos pornographiques, des intimidations, des insultes…
Au cours de ce débat, c’est encore l’accoutrement des femmes qui revient comme cause du harcèlement sexuel. Étudiants, ont déclarés en disant « lorsque les femmes à l’université s’habillent de manière sexy, c’est une façon de dire aux hommes, suivez nous, nous sommes la proie du harcèlement sexuel !!! » ; ces croyances préjudiciables culpabilisent les victimes et déresponsabilisent les auteurs du harcèlement sexuel. Après avoir visionné le film prévu pour le débat de ce jour-là, les étudiants ont compris qu’être victime du harcèlement sexuel n’est pas seulement due à l’accoutrement, c’est l’état d’esprit de la personne qui veut à tout prix avoir des relations sexuelles avec son étudiante. Raison pour laquelle il multiplie des tacts, des chantages, menaces, des pièges etc…
A mon humble avis, pour répondre à cette situation préoccupante liée à l’impunité et d’abus du pouvoir des harceleurs dignitaires de l’enseignement supérieur et universitaire, l’élaboration des normes disciplinaires par les experts de l’ESU et experts en droit, appuyé par Si Jeunesse Savait (SJS) est une urgence qui viendra en appui de la loi N° 017/002 du 3 octobre 2002 portant code de bonne conduite de l’agent public de l’Etat.
Les enseignants jouant de trafic d’influence ou de leur position hiérarchique dans la société doivent servir la génération future de modèles en cherchant à se corriger de toute immoralité qui ternie l’image de nos universités et instituts supérieurs.