Bientôt 10 ans, depuis que Si Jeunesse Savait (SJS) travaille sur les violences faites aux femmes aux moyens des technologies de l'information et de la communication. Ces violences peuvent se manifester sous forme de discours misogynes, de harcèlement sexuel sur Facebook, de menaces aux téléphones, de circulation ou de vol de données personnelles telles que le mot de passe et autres identifiants bancaires pour n'en citer que quelques-uns.
Durant ces 10 ans, les femmes tout comme les jeunes filles continuent de le découvrir. Elles nous disent qu'elles apprennent l’étendue des dégâts, même quand elles osent avouer enfin publiquement qu'elles aussi l'ont vécu.
L'histoire de Mama nous en dit long. Elle est étudiante en 1èreannée dans une université une grande université de Kinshasa, ou elle poursuit des études en sciences commerciales.
Mama raconte que c’est durant la période des 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes, durant lesquelles Si Jeunesse Savait avait organisé plusieurs activités pour la sensibilisation (des jeunes en particulier) contre les violences liées aux TIC, qu’elle a pris part aux activités de la campagne Tech sans violence et, a découvert comment les femmes et les filles sont victimes des violences en ligne, combien elles sont vulnérables face aux utilisateurs malveillant des TIC.
Les explications et exemples concrets données par les animatrices de ces activités, lui ont permis de comprendre les différents types de violences qui existent ainsi que la nécessité de respecter la vie privée des gens et de faire la différence entre ce qui est privée et ce qui est public. .
Pour rappel, la campagne Tech sans violence, a consisté en 2014, à faire des animations au sein des écoles et universités de Kinshasa, à distribuer, à la sortie des classes, aux étudiants, élèves, enseignants et passant les affichettes portant des messages en rapport avec le respect de la vie privée en ligne.
Notre participante raconte que ceci a changé sa vie puis qu’elle s’est engagée juste après ses activités, à ne plus commettre ses mêmes actes de violence en ligne ;
Puis de sa propre initiative, elle a décidé de poursuivre la sensibilisation dans son université grâce aux affichettes qu’elle avait reçues.
En effet, ces affichettes faites avec des couleurs flashy et simples à lire avaient attisées la curiosité de ses camarades de classe qui lui ont posé beaucoup de question et lui ont redemande plus d’affichettes à distribuer à leur tour.
Pour les questions auxquelles elle n’avait pas de réponse, la jeune étudiante a pris son téléphone et a appelé les animatrices de SJS pour avoir plus de détails à partagé avec ses camarades de classe.
Lors de l’entretien avec cette étudiante de 20 ans, il s’est révélé que son attitude d’interpeler ses amis à ne pas publier des images qui violes une vie privée ou de ne pas faire des commentaires visant à violés les femmes en ligne lui a valu le surnom de « madame violence liée au TIC». Par son canal, Si Jeunesse Savait a pu entrer en contact avec plusieurs autres étudiantes de cette université venu s’informer sur la question de violence faites aux femmes en ligne et qui ont spontanément parlé des violences qu’elles avaient elles-mêmes subi.
Elles ont exprimé leur volonté de s’impliquer à fond dans ce combat. L’étudiante a par la suite, demandé à adhérer en tant que membre à Si Jeunesse Savait.
Nous avons sélectionné cette histoire car elle démontre la capacité de mobilisation de la campagne TBTT qui à un effet boule de neige surtout auprès des jeunes.
Cette exemple montre qu’à partir de parfaits inconnus rencontrés 5 minutes dans la rue, nous pouvons atteindre une université de près de 200 étudiants.
Même si toutes ne s’engageront pas dans la lutte contre ces violences, au moins elles sont exposées un discours très peu connu : le fait que la violence en ligne est aussi pernicieuse et dangereuse pour la vie des femmes et des filles que la violence qui se commet dans la vie de tout le jour.
Elle démontre également comment les activités du projet sont liées puisqu’à partir de la campagne, nous avons pu entendre des témoignages que nous avons mis sur notre plateforme de reportage des violences liées aux TIC. En effet, les violences liées aux TIC sont tellement personnelles puisqu’elles touchent à la notion de vie privée et parfois tellement intimes quand c’est un partenaire qui le commet que les victimes hésitent à en parler. Mais dans le cadre d’une sensibilisation de masse où des exemples sont données et un échange est fait avec un parfait inconnu qu’on pense ne jamais revoir, les langues se délient. Cela peut aussi être due, selon notre expérience, au fait qu’on entend le témoignage d’une victime et qu’on prenne conscience en ce moment que la même chose nous ait arrivée.