Il existe des différences entre les hommes et les femmes. Cependant, bon nombre des différences ne sont pas biologiques. Elles sont plutôt construites par la société. Ce sont des caractéristiques avec lesquelles nous ne sommes pas nés mais qui nous dictent comment nous sommes censés nous comporter, agir et ressembler. Il est important de définir pour nous-mêmes ce que signifie être des hommes et des femmes, et de changer ces stéréotypes et / ou croyances qui sont nuisibles.
Selon la culture, et même certaines religions l’homme est éduqué de sorte qu’il soit supérieur, le plus cultivé, préparer à diriger pour qu’une fois adulte il prend les postes de prise de décision le plus élevés dans la société.
Il suffit d’observer les cadeaux que les parents offrent à leurs
enfants, quand il s’agit d’un garçon c’est des motos, des voitures de course, des fusils, jeu de Monopoli etc.… parce que un jour il prendra le rôle du chef et pour les filles des poupées, des jeux de cuisine ainsi le rôle de la procréation est attribué à la fille. Elle est préparée à la maternité et à être femme au foyer.
Puisque le genre (masculin et féminin) est dictée par la société, la culture elle peut être changé. Petit illustration avec un tableau des manières ou comportements que la société dicte, ce qu’il faut ou pas dire ou encore ce que tu penses ne le dit pas tout haut.
Le genre peut changer, nous pouvons donc changer certaines cultures qui n’aident pas la fille à émerger dans une société patriarcale. Et pour parvenir à ce changement, une éducation égalitaire entre fille et garçon est impérieux.
Ensemble mobilisons-nous pour avoir une génération qui ne distingue point le sexe mais valorise les compétences.
Pour prévenir les violences à l’égard des femmes et des filles, chaque année depuis 28 ans, le monde célèbre la campagne 16 jours d’activisme pour mettre fin à toutes formes des violences faites aux femmes. La campagne annuelle débute le 25 novembre qui est la journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes et s’achève le 10 décembre dédié à la Journée des droits de l’homme.
Cette année, à travers le projet EKOKI (Assez en français) : « les jeunes femmes et les jeunes hommes contre les masculinités toxiques et les violences basées sur le genre à Kinshasa », projet qui a pour objectif de prévenir et répondre à la violence faite aux femmes et aux filles perpétrée en milieu scolaire (harcèlement, violences sexuelles, violence entre partenaires intimes, etc.) en incluant à la lutte contre ses violences la stratégie complémentaire de lutte contre les masculinités toxiques qui s’adressent aux hommes, Si jeunesse savait s’engage dans cette campagne pour continuer d’exiger que les Etats en générale et en particulier l’Etat congolais prennent toutes les mesures nécessaires pour que toutes les femmes et les filles soient à l’abri. SJS veut ainsi devenir un canal de communication pour la lutte contre les violences sexuelles, physiques, économiques, ou harcèlements à l’égard des femmes et filles.
Et pour y arriver, plusieurs activités de sensibilisation sont prévues dans les 4 communes de la villes provinces de Kinshasa à savoir : Bandalugwa, Masina, Kimbaseke et Nd’jili. Au travers de ces activités dans les clubs de jeunes, sensibilisation de masses dans les écoles, dans la communauté, les centres de formation et universités, Si Jeunesse Savait se donne la mission de faire comprendre à la communauté d’ici et d’ailleurs, le danger de la masculinité toxique et ses conséquences néfaste dans la promotion du genre.
Ceci dit, la difficulté de l’homme à reconnaitre qu’homme et femme sont égaux favorise les violences basées sur le genre ainsi que les masculinités toxiques. Nos cultures, communautés, nos croyances sont remplies des attitudes toxiques qui contribuent aux actes de violences à l’égard des femmes et des filles. Et aujourd’hui, nous disons EKOKI !
Ce n’est qu’ensemble que nous pourrons y arriver. Joignez-vous à nous et ensemble tressons des stratégies simples de lutte contre les violences basées sur le genre et les masculinités toxiques pour un monde libre et égalitaire.
Les étudiantes en sont victimes directes et les conséquences sont néfastes. Le harcèlement sexuel. Mais il y a aussi un autre aspect de ce problème qui est vrai et réel que nous devons relever. Puisque certaines personnes en ont subi les conséquences. Il s’agit des victimes indirectes, l’entourage.
Comment sont-ils affectés ? Je vous donne quelques explications dans ce billet, partant d’une expérience vécue.
Nous étions dans une réunion d’information organisée par l’ONG Si Jeunesse Savait pour un renforcement des capacités sur les violences basées sur le genre. Activité organisée lors de l’implémentation du projet AWDF « Ensemble avec les étudiants pour lutter contre le HS des femmes à l’université ».
L’experte sur les questions VBG (Violences Basées sur le Genre) dit aux étudiants : « je vais partager mon expérience en ce qui concerne le Harcèlement Sexuel en milieu universitaire. Puisque je l’ai aussi vécue ». La voici.
Les « petits bitinda » et les messages d’amour
Nous sommes en 1969 à l’Université de Kinshasa, appelée « LOVANIUM » à l’époque. Notre témoin est alors étudiante en Droit et fiancée. Par chance ou peut-être pas, elle partage le même auditoire que son fiancé, ce qui fait que tous les deux passent pratiquement toutes les journées ensemble au campus.
Malheureusement, explique-t-elle, un professeur commence alors à la courtiser en envoyant un étudiant avec qui il s’entend bien pour faire sa commission. On les appelle les « petits bitinda », en lingala, ce genre des garçons.
Du commissaire donc, l’enseignant passe aux lettres d’amour tout en exprimant ses sentiments ou en proposant des rendez-vous auxquels l’étudiante refuse d’aller. « Voyant que je ne réponds pas favorablement à ses avances, explique l’ancienne étudiante, il passe aux menaces disant qu’il me fera échouer si je ne deviens pas sa concubine ».
Le refus de la jeune fille d’alors, enrage l’enseignant qui décide de rendre la vie dure à son fiancé. Le pauvre ! Désormais, il ne fait qu’essuyer des échecs dans chaque interrogation et travail pratique des cours dispensés par le professeur harceleur.
C’est donc devenu un bras de fer entre lui et le professeur qui ne manque pas une occasion pour le ridiculiser en plein cours en présence des autres camarades.
« Nous commençons sérieusement à prendre des dispositions pour changer d’option, explique notre témoin. A cette époque, changer d’université n’est pas facile. Nous étudions déjà dans l’université la plus prestigieuse du pays LOVANIUM », Université de Kinshasa aujourd’hui.
Coup de grâce, en fin d’année, c’est de justesse que le fiancé passe de promotion, parce que le professeur était en mission en Europe pour des études!
Et si on en prenait conscience ?
Cette triste histoire vraie à la fin heureuse est juste pour vous faire comprendre que le Harcèlement Sexuel n’est pas un nouveau problème que les femmes rencontrent et se racontent entre elles à l’université. Cela existe depuis toujours.
Aujourd’hui, le problème est devenu crucial. Parce qu’on n’a jamais trouvé de solution pour mettre fin à cela. Je crains qu’il soit difficile, si non un frein, à la parité que nous voulons absolument voir venir effectivement les prochains jours dans toutes les instances de prise de décision de ce pays. Cela, tant que toute la société reste silencieuse.
Pour revenir sur l’histoire de l’experte, son fiancé est devenu son mari après leurs études de droit. Quant à elle, elle était ministre pendant quelques années en RDC, ce qui était son rêve. En passant, combien de femmes n’ont pas pu réaliser leurs rêves à cause du Harcèlement Sexuel à l’université ? À vous d’en juger !