SI JEUNESSE SAVAIT
Pour que le choix de la jeunesse compte
Association des jeunes féministes de la République Démocratique du Congo

Autrefois, l’avortement était interdit sous toutes ses formes en RDC y compris par le code pénal. mais depuis le 14 mars 2018, date de la publication au journal officiel de la charte africaine des droits de l’homme et des peuples, relatifs aux droites de la femme en Afrique communément appelé Protocole de Maputo , l’avortement sécurisé  est autorisé dans certains cas suivant les prescrits de l’article 14, alinéa 2 point C de ce protocole qui indique que les états s’engagent à :

« Protéger les droits reproductifs des femmes, particulièrement en autorisant l’avortement médicalisé, en cas d’agression sexuelle, de viol, d’inceste et lorsque la grossesse met en danger la santé mentale et physique de la mère ou la vie de la mère ou du fœtus. »

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Peu de Congolais cernent aujourd’hui tous les contours de la loi en vigueur sur les questions d’avortement. A Kinshasa, même celles qui en ont légalement droit recourent à des avortements clandestins, craignant les stigmatisations et le regard des autres…

Ozone, quartier situé dans la commune de Ngaliema, à l’Ouest de Kinshasa. Sur une des avenues qui jouxtent la Route de Matadi, une parcelle (résidentielle) a, d'emblée, un air commode : une cour commune. Pourtant, dans une des maisons annexes contigüe à une grande bâtisse, un "hôpital" clandestin de deux pièces fonctionne uniquement sur rendez-vous. On peut y trouver une table – sans dossier – sur laquelle montent des femmes enceintes qui désirent avorter. Au coin de l’angle de la fameuse table, un vase de curettes utérines visiblement rouillées par le mauvais nettoyage après usage. Pas des gants stérilisés. Le maitre du lieu (qui joue le rôle d'un médecin) fait le toucher vaginal au moyen d’un préservatif masculin porté comme un gant.

A l’entrée à droite, un lit grinçant réservé à la récupération des femmes qui se font avorter sous anesthésie générale. Un peu comme une sorte de salle de réveil. Sur ce lieu servant également de salle de réception, une dame – la cinquantaine révolue – attend avec un air inquiet la sortie de sa fille de 15 ans qu’elle a accompagnée pour une IVG.

La fille est enceinte d’un homme d’environ 40 ans que sa mère estime être un inconnu pour la famille. « Cette fille va me faire tuer. Ma réputation et celle de la famille sera mise en mal, si cette histoire [de grossesse] ne s’arrête pas », murmure la mère de la fille. Elle dit éviter d’amener son enfant à l’hôpital où est abonnée toute la famille par crainte de propager la nouvelle de cette grossesse et de l’avortement qui s’en suivra, affirmant que la tante paternelle de cette mineure travaille également dans ce grand hôpital. « Si elle apprend que c’est pour l’avortement, notre vie est foutue », craint-elle.

*La loi congolaise et le Protocole de Maputo*

Pourtant sa fille, 15 ans, était en droit de bénéficier d’une assistance médicale par des prestataires qualifiés. La loi congolaise considère tout rapport sexuel, quoique consenti, entre une personne majeure et une personne mineure comme un viol. Au-delà du fait que sa mère pouvait porter plainte pour viol, la grossesse de sa fille est donc issue de cette circonstance. L’article 14, alinéa 2, point C, du Protocole de Maputo d’application en République démocratique du Congo, depuis 2018, autorise l’avortement sécurisé « en cas d’agression sexuelle, de viol, d’inceste et lorsque la grossesse met en danger la santé mentale et physique de la mère ou la vie de la mère ou du fœtus. »

Sur le plan médical, cet avortement doit aussi obéir aux normes universelles édictées par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Ce qui n’est pas le cas du lieu secret où cette mère a amené sa fille par peur des stigmatisations. Cela, avec le risque de perdre la vie de son enfant ou d’hypothéquer ses chances de devenir mère, à son tour, dans l’avenir.  Parmi les femmes et jeunes filles qui vont dans cet endroit, se trouvent celles dont la loi interdit l’interruption volontaire de grossesse. Mais, aussi, d’autres dont les cas entrent – sans le savoir – dans la catégorie des avortements autorisés par la loi.

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