SI JEUNESSE SAVAIT
Pour que le choix de la jeunesse compte
Association des jeunes féministes de la République Démocratique du Congo

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De nos jours, de plus en plus d'histoires de femmes qui lorsque elles se connectent sur internet font l'objet d'attaques ou de harcèlement, qui visent à les intimider ou les faire taire. De plus-en plus, ses attaques sont orientés vers les femmes qui font de l'internet un outil pour exprimer leurs idées (leur ras-le-bol, ou simplement  leur point de vue sur des sujets d'actualité) parfois certaines ne font que presenter  leurs créations innovantes.

Entre blagues déplacées, insultes, injures, vols d'identité, menaces, harcèlements par messages anonymes ou au moyens de  comptes privés, courriels insultant,  modifications d'images personnelles, publications des images intimes sans consentement, incitations au suicide etc, les femmes  subissent des milliers d'actes d'agressions tous les jours en ligne.

En Asie par exemple, les résultats d’une recherche réalisée en 2014  par une association féministe APC (l’Association pour les Progrès des Communications (APC),  à révéler le cas d’un harceleur qui a utilisé les médias sociaux pour lancer des injures sexuelles et menacer une femme de violence, y compris le viol et l’assassinat. L'internet lui a également permis de découvrir son adresse physique. Les médias sociaux et les sites intermédiaires ont également permis d’accuser la victime de blasphème et d’inciter des tiers à user de violence contre elle. Dans ce cas, la technologie a été efficacement utilisée pour entraver la liberté d'expression de cette femme.images (4)

Les plateformes telles que Youtube, Twitter, Facebook et les blogues ont permis de harceler et d'abuser sexuellement une femme, notamment par la diffusion d'images portant son visage transformé sur des corps de stars du porno. Des dizaines de faux comptes Twitter ont été créés à son nom au fil du temps pour porter atteinte à sa dignité et/ou envoyer du matériel pornographique et odieux à ses amis et ses connaissances. Ces plateformes ont également été utilisées pour menacer de violence sexuelle extrême, y compris le viol et l’assassinat. La victime a été régulièrement maltraitée, menacée et agressée de la même manière sur son courrier électronique. En outre, le harceleur a utilisé un blogue pour publier des renseignements personnels détaillés sur la jeune femme et les membres de sa famille immédiate en menaçant de les tuer tous. Près d'un mois plus tard, la victime et son mari ont fait l’objet d’une attaque à main armée mais y ont survécu. L'abus et la violence envers cette victime étaient directement motivés par ses opinions politiques et sociales et visaient à la faire taire.

Cherchant à savoir qui sont les auteurs de ses actes, plusieurs cas tels qu’illustré par le résultat de cette recherche, indique que les hommes comme les principaux acteurs de ses actes.

Ceci renvoi donc à se poser des questions sur la responsabilité du pourquoi de ses actes envers les femmes. Vite, on se rend compte que, les motivations premières des auteurs de ses actes, sont entre autre faire taire la femme, limité sa liberté d'expression ou sa mobilité, impose une crainte à la femme d'approcher les outils de technologie pour s'exprimer.

Pris dans son ensemble, ceci est considéré comme des actes de violences faites à l'égard de la femme en ligne ou par la voix des outils de technologie. Ce qui démontre le besoin qu'à la société pour instaurer des nouvelles lois, non seulement pour sanctionner les violences physiques, mais particulièrement celle commises sur internet ou par des moyens des outils de technologies.  Car, derrière de tels actes, plusieurs femmes perdent leurs identités ou leurs emploies, d'autre connaissent des crises psychiques ou mentales, sans compter les traumatismes qui empêchent encore à certains d'utiliser tel ou tel plateforme si elles arrivent à résister à la pression destiner à leur faire arrêter l'utilisation de l'internet.

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Dans quelle mesure le VIH/SIDA affecte-t-il différemment les femmes et les hommes ? Face à cette « sexospécificité » de l’épidémie, quelles actions les communautés et les gouvernements peuvent-ils mettre en oeuvre pour lutter de façon efficace contre ce fléau ?

Ce document de l’ONUSIDA (Programme Commun des Nations Unis sur le Sida/VIH) a été rédigé afin de promouvoir une action accrue et améliorée dans les domaines interdépendants du sida et de l’inégalité entre les sexes à l’échelon des pays. Il souligne trois principes transversaux essentiels : connaître l’épidémie ; faire en sorte de fonder les ripostes sur des preuves éclairées; et ancrer les stratégies, politiques et programmes dans les droits de la personne.

Le document souligne que la définition des priorités relatives à la sexospécificité et aux programmes sida pourra varier en fonction de la situation épidémique du pays et des contextes locaux. Par exemple, dans les épidémies généralisées et les situations hyperendémiques, une action efficace et durable de prévention du VIH exigera des activités concertées et d’une grande portée pour mettre en question et modifier les normes sexospécifiques néfastes et les inégalités entre hommes et femmes, mais aussi des activités ciblées pour rendre plus sûres les communautés, en particulier pour les jeunes femmes et les fillettes.

Extrait :

« C’est par la voie sexuelle que le VIH est le plus souvent transmis. De ce fait, il est depuis longtemps admis que l’inégalité des rapports entre hommes et femmes et les normes sociales de féminité et de masculinité ont une influence importante sur les épidémies de VIH. L’inégalité entre les sexes et les normes sexospécifiques néfastes ne sont pas seulement associées à la propagation du VIH mais aussi à ses conséquences. Par exemple, les femmes et les jeunes filles portent souvent un fardeau disproportionné de responsabilités dans les familles touchées par le VIH. Les normes et attentes sexospécifiques rendent également les hommes vulnérables au VIH – notamment en influant sur la sexualité et la prise de risque chez les hommes et en rendant les hommes et les garçons moins prêts à se faire soigner lorsqu’ils tombent malades.

Le but du présent document d’orientation est de promouvoir une action accrue et améliorée dans les domaines interdépendants du sida et de l’inégalité entre les sexes à l’échelon pays, soulignant trois principes transversaux essentiels, à savoir ‘connaissez votre épidémie’ ; faites en sorte que les ripostes soient fondées sur des preuves éclairées et ancrez les stratégies, politiques et programmes dans les droits de la personne. Ce document complète les directives et outils sexospécifiques existants en mettant l’accent sur le processus de renforcement de l’action destinée à s’attaquer aux inégalités entre les sexes. Il n’a pas pour but de décrire en détail comment intervenir dans des domaines ou secteurs thématiques particuliers, car un large éventail de matériels et outils de formation existent déjà pour guider et soutenir des interventions spécifiques. »

voir le doc Ici 

DSC03683A l’occasion de la journée internationale pour la dépénalisation de l’avortement célébré chaque 28 septembre, le Programme National de Santé de l’Adolescent (PNSA) en collaboration avec  PATHFINDER INTERNATIONAL, a organisé le jeudi  01 octobre 2015 à Kinshasa, une journée de réflexion  sur les grossesses non désirées chez les adolescent-e-s et les jeunes en RDC.

Susciter un élan d’idées en vue de créer un environnement favorable et qui soutient l’offre globale des services de santé sexuelle et de la reproduction aux femmes et jeunes filles en RDC tel était l’objectif  visé par les organisateurs de cette journée, en présentant les rapports des deux études récentes réalisées respectivement  par Médecins du Monde (MDM) et le programme national de la santé des adolescents (PNSA) et PATHFINDER INTERNATIONALsur la question de la santé sexuelle et reproductive des adolescent-e-s .

Contexte du pays sur la santé sexuel et reproductif

En République Démocratique du Congo, les adolescents et jeunes sont confrontés à des multiples problèmes de santé, plus particulièrement ceux de la santé sexuelle et reproductive. D’après le facilitateur de cette journée,le docteur Franck Akamba de Pathfinder,  un rapport publié en  2013-2014 réalisé par une organisation internationale , démontre que 27.2% des adolescents ont déjà leur vie procréative alors que ces jeunes femmes âgées de 15-19 ans constituent un groupe à risque en matière de fécondité étant donné que la fécondité précoce a souvent des effets négatifs sur la santé des enfants et des mères jeunes . Parmi ces problèmes figurent : maternité précoce (27%), des IST  (Infection Sexuellement Transmissible) et symptômes déclarés d’IST (19,3% chez les files) et 11.6% chez les garçons ; les avortements non sécurisés ; les violences sexuelles et celles basées sur le genre (16 ; 4%), les pratiques traditionnelles néfastes (le mariage précoce et autres formes), etc.

Parlant de la question des violences sexuelles et celles basées sur le genre ; le même rapport dit - il, indique que 71% de toutes les femmes en RDC ont connu une certaine forme de violence par un partenaire et les adolescents en sont des principales victimes avec la cohorte des conséquences, comme les grossesses non désirées se soldant pour la plupart des cas par des avortements provoqués dans des conditions très dangereuses. On estime à 14% le pourcentage d’avortements pratiqués chaque année chez les adolescentes dans des conditions dangereuses. 30% d’adolescentes et jeunes ont déjà fait un avortement, Une adolescente sur 6 (16,2%) a déjà fait un avortement provoqué.

Etat de loi en matière de droit et la santé sexuel et reproductif

DSC03680En RDC, d’une part le code pénal criminalise l’avortement sous toutes ses formes y compris les grossesses issues des situations particulières comme le viol et l’inceste. La jouissance des droits en matière de santé sexuelle et de la reproduction est limitée uniquement au contrôle des naissances réduisant ainsi la prise de décision, le pouvoir économique, l’accès libre à la contraception, la qualité limitée des services de santé et favorisant les expériences de violence sexuelle et sexiste des jeunes femmes (SGBV) et les normes sociales qui stigmatisent les survivants de violence sexuelle et sexiste ;

D’autres parts, le pays a ratifié le protocole de Maputo qui en son article 14 autorise l’avortement dans des situations particulières s’il est pratiqué médicalement en vue de protéger les droits reproductifs de la femme particulièrement, lorsque la grossesse met en danger la santé mentale et physique de la mère ou la vie de la mère ou du fœtus ou en cas d’agression sexuelle, de viol, d’inceste sur avis médical confirmé par une contre-expertise.

Au regard de ce tableau sombre et considérant l’importance de cette tranche d’âge qui représente 32.8% de la population totale, pour l’avenir de la nation, il s’avère nécessaire, martèle maître Pélagie Ebeka, militante des droits des femmes et membre de la CAFCO, qu’une attention particulière soit accordée à la santé des adolescent-e-s, futur-e-s cadres de demain.

Parlant de l’avortement…

Le résulta de l’étude mené par la PNSA et le Pathfinder auprès de 503 jeunes de deux sexes âgés de 15 à 24 ans habitant les zones de santé de Masina1, Matete et Ngiri Ngiri à Kinshasa , avec l’objectif générale de vouloir comprendre les problèmes de Santé Sexuelle et de la Reproduction (SSR) des adolescents et jeunes qui  les empêchent d’exercer leurs droits en matière de santé en général et de SSR, note que toutes filles (interrogées) qui ont déjà eu des rapport sexuels, près d’une fille sur trois (30,2%) a déjà avorté au moins une fois. Il a un peu plus d’une fille sur dix (10,8%) qui pense qu’une fille a le droit d’avorter et près d’un jeune sur dix (8,4%) est pour la légalisation de l’avortement médicalisé. Dans 25,9% des cas, les jeunes sont favorables à l’avortement lorsque les rapports sexuels ont été forcés.

Pratique de l’avortement clandestin et ses méthodes

Pour ce qui est des avortements, il ressort que dans 68% des cas, les filles fréquentent les centres de santé pour avorter et dans 27,4% des cas elles avortent elles mêmes en utilisant les produits suivants : l’acide folique, le cube magique, le tanzol, la quinene, le tangawisi (potion à base des plantes), le décaris ; l’ampicilline, la papavérine, le permanganate, la tétracycline. Dans 15% des cas, elles vont chez les tradi-praticien-ne-s ou chez les charlatans. Tous ceci, souligne Mr Mbadu Muanda, directeur du PNSA en présentant le rapport, montre l’importance de la société de réfléchir sur la question de l’avortement médicalisé, pour éviter à ces jeunes filles de courir les risques qui souvent conduisent à la perte de vie, ou de la maternité chez ses jeunes qui sont l’espoir du pays.

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  Les violences sexuelles ne sont pas toujours dénoncées.

Le résulta de l’étude qu’a réalisé le PNSA, Programme spécialisé du Ministère de la Santé, avec l’appui technique et financier de Pathfinder International qui ont organisé cette conférence débat pour mettre sur table la question des grossesses non désirées de viol et inceste chez les adolescents, a permis une compréhension généralisée de la SSR, Santé Sexuel de la Reproduction  des adolescents et jeunes dans les zones de santé du projet. Elle a entre autre montré qu’il existe plusieurs formes de violences sexistes à l’endroit des filles.

Certains jeunes pensent que la femme n’est pas égale à l’homme, n’a pas les mêmes droits que l’homme, ne peut pas proposer un préservatif à l’homme etc. ces attitudes inégalitaires entre hommes et femmes influencent l’utilisation des services de SSR. Les mariages précoces sont une des pratiques traditionnelles nuisibles, qui malheureusement semble bénéficier d’une attitude favorable auprès de près d’un tiers des filles elles-mêmes. Les violences sexuelles ne sont pas toujours dénoncées.

images (1) Une  jeune fille de 21 ans,  résidente de la ville de Kinshasa en RDC s’est retrouvée il y a quelques années au cœur d’une triste histoire de double violence. Comme a  témoigné sa voisine au cours d’un atelier  organisé par  Si Jeunesse Savait pour expliquer et démontrer l’existence ainsi que les conséquences  des violences faites en ligne et par les moyens des outils technologiques que sont victimes les femmes et les filles, cette dernière raconte le tourbillon qu’a vécue la jeune fille doublement  victime des violences a la fois sexuelle et technologique causés par son ex copain.

"Le couple s’aimait beaucoup et se jurait de ne pas se quitter;affirme le témoin. Mais un matin, il y a eu une embrouille entre eux comme tous les autres couples, et la situation à tellement dégénérer au point qu’ils se sont séparés de mauvais pied.  Le garçon lui fait alors une promesse de lui faire payer chère dans les jours avenir. Mais, la fille était loin d’imaginer le plan que lui préparait son petit ami devenue son ex. Un jour, le garçon est parvenu  à la convaincre qu’il voulait revenir avec elle, pour tout reprendre à zéro et du bon coté. En suite, il lui invite à prendre un verre dans son domicile.  La fille s’est pressée d’y aller sans se souvenir de la promesse que lui avait faite son ex le jour de la dispute qui a provoqué leur séparation. Une fois chez le garçon, la fille lui trouve avec deux autres de ses amis. En toute confiance, elle prend le verre d’une boisson sucré qu’on lui avait déjà servi à l’avance, sans se douter qu’elle pouvait être piégée. Au réveille, elle comprend qu’elle a été droguée et violée par ces trois garçons, qui l’ont d’ailleurs accompagnés inconsciemment jusqu’au domicile familiale où réside ses parents. Le soir même, son ex et ses deux amis postes les photos d’elle toute nue avec des commentaires humiliants sur Face book. Toutes sa famille et les gens du quartier étaient au courent de cette situation. Par honte, elle a fini par quitter son quartier et  n’a plus rouvert  son compte face book pour éviter des commentaires abusifs des internautes sur sa personne" ; conclut-elle.

La situation qu’a vécu cette jeune fille est très loin d’être isolée. Il suffit d’observer un peu plus attentivement les contenues des publications qui apparaissent tout les jours  sur nos murs, nos pages, nos réseaux sociaux  etc… pour comprendre que de plus en plus les femmes se retrouve malheureusement victimes des ces genres d’abus commis trop souvent par les hommes qui croient vouloir imposer leurs masculinités en agissant de la sorte.

images (31)Entre image triquée, photo publiée sans consentement, capture d’image sans accord, données partager sans permission, et les commentaires indignes qui accompagnent tout cela une fois sur internet, lesquelles sont destinées à faire taire la femme, il y a de quoi à dire aux femmes de ne pas se laisser abattre , mais de trouver une force intérieur pour dénoncer et montrer aux agresseurs que la honte doit changer de camp ; et qu’ils doivent payer de leurs actes d’une manière ou d’une autre pour ne plus faire des victimes. Ici cette jeune fille a quitté le quartier et s’est déconnectée de ses amis internautes qui la jugeaient sans comprendre la chose. Mais son agresseur alors !! Quand n’est-il ?? Lui qui devait être arrêté et humilié pour ses actes en lieu et place de la pauvre fille victime. La société devrait plutôt Tourner le regard et juger les auteurs des actes de violence, et non pas les victimes. Mais aussi de prendre en compte le fait que les violences perpétrées par les internautes malveillants visant à ternir l’image des femmes sont tout aussi dangereux que tout autre type d’actes qu’on peut qualifier d’extrêmement cruelle.

En 2014, un artiste bien connu de la scène kinoise, également bien connu en tant que gay, a été retrouvé mort dans sa maison. Tout portait à croire que la dernière personne à l’avoir vu était un partenaire sexuel.

Le gardien de la maison de l'artiste, interrogé par la  police avait donné le nom de la dernière personne à avoir visité son employeur, et comment son patron lui avait demandé de leur donner un peu de temps seul pour discuter à l’intérieur de la maison.

Ne reconnaissant pas ce nom,  la communauté homosexuelle a commencé à enquêter sur qui pourrait bien être le partenaire sexuel de l’artiste dont personne n'avait entendu parler.

Il s’est avéré que l'homme était marié et père de trois enfants, qu’il voyait l’artiste depuis quelques semaines, et qu'il a rencontré par Internet sur ​​un site de rencontre francophone bien connue appelé  « Planet Romeo ».garcon de passe (3)

Le meurtrier, condamné deux semaine après, se trouve aussi être un tueur en série qui avait été  jugé au Congo Brazzaville, pour le meurtre de deux partenaires d’affaires, ou il avait échappé de prison et trouvé refuge dans sa ville natale de Kinshasa.)

Cela a soulevé, si pas pour la première fois, du moins très publiquement et ouvertement, le risque que court la communauté gaie du Congo lorsqu’ elle fait des rencontres avec des inconnus sur Internet. Ceci a montré clairement le besoin d’une stratégie  pour contourner les risques auxquels elle est confrontée en ligne.

 

La RDC est un pays post- conflit de l’Afrique.

Plus de 50 ans après son indépendance, le pays est en proie à la pauvreté, le chômage, la corruption et les conflits armés, qui se reflètent dans le plus récent rapport sur  l'Indice de développement humain. Selon la classification de l'ONUSIDA, la législation congolaise est dite être "neutre" en général quand il s’agit des questions liée aux lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres (LGBT). Cela veut dire qu'il n’est  ni question de protection ou de prohibition, car il ne punit pas les personnes sur la base de l’orientation sexuelle et de l'identité de genre.

Malgré cela, comme dans de nombreux autres pays africains, les minorités sexuelles sont victimes de toutes sortes des préjugés, la discrimination et la stigmatisation  en RDC.

En outre, les services de sécurité congolais (police, armée et services de renseignement) violent fréquemment les droits des personnes LGBT les plus visibles, comme indiqué dans le rapport alternatif sur les droits sexuels en République démocratique du Congo présenté au Conseil des droits de l'homme en 2013.

 

Avec les élections à venir ou la population se demande si le président va se représenter, malgré le fait que la constitution ne le lui permette pas, les organisations des droits humains dénoncent une répression de la liberté d'expression qui, à la fin de 2014, a touché principalement les services Internet et les SMS. Ces services ont été fermés pendant près de trois semaines, alors même que certaines stations de radio indépendantes ont été interdites d’antenne pour avoir prétendument alimenté la crise liée au processus électoral.

Quelques  politiciens ont également soulevé des préoccupations au sujet de leurs téléphones sur écoute et ont soulignés que certains des services internet ne sont pas revenus à la normale après trois semaines d’arrêt,  craignant le spectre de la surveillance du gouvernement.

La nécessité d'être en sécurité en ligne

La  RDC est classée par l’Association internationale des lesbiennes, gays, bisexuelles, trans et intersexuels (ILGA) parmi les pays qui ne criminalisent l’homosexualité. Les relations sexuelles entre personnes du même sexe ne sont pas explicitement incriminées par le Code pénal congolais. Cependant, l'homosexualité tombe, en vertu des lois dans l'indécence ». Mais, comme la preuve d'un manque de clarté dans le texte sur l’homosexualité, aucune sanction n’est y est associée.

 

Depuis 2010, la RDC a vu plusieurs tentatives de criminaliser les relations de même sexe. Ces nouveaux textes juridiques réclamés pour couvrir les lacunes qui existaient dans le droit pénal, contiennent également des dispositions sur l'interdiction des organisations qui promeuvent les droits des personnes LGBT.

Mais malgré l'absence d'une loi, l'homosexualité est évoquée implicitement dans certains textes juridiques. Par exemple, il se reflète dans la nouvelle loi de protection de l'enfance qui ne permet pas aux homosexuels d'adopter des enfants.

 

La législation en RDC ne traite pas des transgenres en aucune façon.

Cependant, socialement, les relations de même sexe sont considérées comme déviantes, pécheresses et comportement importé de l’Occident. Bien que les communautés LGBT existent, ils vivent dans la clandestinité et ont un profil bas, pour éviter d'attirer inutilement l'attention à la fois de la communauté dont ils font partie et des services de sécurité.

images (20)Les homosexuels Congolais sont aussi victimes de nombreuses formes de violations de leurs droits sans qu’ils ne recours nécessairement a la justice. . Ils sont régulièrement torturés par la police ; les services de sécurité, qui dans le même temps leur extorquent de l’argent. Ils sont également victimes de procès d’indécence, et sont décrits comme des déviants dans les médias congolais, en violation complète de l’éthique journalistique selon le rapport de la « sexual right initiative » sur ​​les droits sexuels en RDC présenté lors du 19ème Examen Périodique Universel  au Conseil des Droits de l’Homme, qui a collectés des témoignages  dans les communautés locales dans le pays

Pendant tout ce temps, en raison de l'anonymat qu'il permet et sa nature transnationale, Internet est devenu un outil puissant pour relier diverses communautés LGBT locales, ainsi que les individus qui ont des relations  de même sexe, mais ne se considèrent pas comme gay.

Facebook et WhatsApp sont appréciés pour leur facilité d’utilisation et, dans le cas de WhatsApp, pour son accès gratuit sur la plupart des réseaux de télécommunications dans le pays.

D'autres plates-formes,  médias sociaux et  applications mobiles sont également utilisés, l'un d’eux, « planetRomeo », un site Web basé en France, dédié  aux rencontres entre homosexuels francophones. Sur plantRomeo, on peut créer un compte et avoir des conversations privées ainsi que  forums de discussion.

 

Gay Malebo force, une communauté en ligne pour les gays d’origine  congolaise, est un autre exemple de la façon dont Internet est utilisé par la communauté locale. Il a d'abord ciblé la communauté gay de la diaspora voulant rester en contact avec leur pays d’origine, jusqu'à ce que les Congolais sur place  aient commencés à l’utiliser.

Gay malebo force a commencé comme une liste de diffusion, mais a grandi dans son utilisation de la technologie. Maintenant, il offre une variété de fonctionnalités sur le site Web, y compris un blog sur les questions gaies à la fois au Congo et dans le monde, une page Facebook privée où les gens peuvent échanger des informations d’intérêt public, ainsi que d'une page plus érotique appelé MIBALI AFRIKA où les membres peuvent se laisser aller à la plupart de leurs fantasmes.

Justice Walu, le fondateur du site a déclaré: «Nous étions préoccupés par la stigmatisation rampante liée à l'homosexualité et nous avons donc pensé qu'Internet était une bonne façon de faire de l'activisme et des rencontres  en toute sécurité. Personnellement,  je ne savais pas qu'il y avait des organisations ou des  groupes de soutien pour des gays et lesbiennes, ainsi que les personnes transgenres. Maintenant que je les connais et participe à certaines de leurs activités, je pense néanmoins que le besoin d’une communauté en ligne subsistent, au moins pour tous ces gens qui sont homosexuels mais ne participeront jamais  à des activités en personne, de peur d'être étiquetés et peut-être perdre tout ce a quoi ils tiennent ».

Selon lui, de plus en plus de gens utilisent Internet, mais ne sont pas conscients des failles de sécurité à leur vie privée ou de l'exposition auxquelles  ils peuvent être confrontés:

"Même moi, je viens de m’inscrire dans un cours sur sécurité en ligne après 10 ans de maintien d'un blog suivi par plus de 20.000 personnes aujourd'hui. Je pensais qu’adopter un pseudonyme était suffisant, mais j’ai compris que cela ne suffisait pas ".

Comme  Justice, Foko, leader d'un groupe de jeunes LGBT tient  une page facebook publique: «Nous sommes plusieurs administrateurs sur la page. Nous vérifions les antécédents des personnes qui nous suivent ou font une demande d’amis, pour que tout le monde soit en sécurité. Si la plupart des personnes qui prennent part à notre page  le parcourt avec leur profil réel,  c’est parce qu'ils nous font confiance, ils nous ont vu en personne et savent qui nous sommes. Mais il arrive qu’il y ait de faux profils ajoutés par les administrateurs qui ne sont pas très prudents sur leurs choix d'amis. Nous ne divulguons jamais cela pour éviter la panique de nos membres ».

 

couple gay femme « Gays de la République démocratique du Congo », un autre groupe facebook gay fermé, est l'une des pages Facebook les plus populaires où les  Congolais gay de la diaspora ainsi que tous ceux qui visitent le pays, peuvent   recourir. Sur la page, les membres  laissent parfois leurs numéros de téléphone pour tous ceux qui voudraient les rencontrer. Une fois un jeune activiste gay a donné l’adresse complète de son domicile pour que les gays et les lesbiennes qui le voudraient viennent participer a sa fête d’anniversaire.

Lorsqu’un membre du groupe lui a conseillé publiquement d’effacer l’adresse, il a semblé  ne pas comprendre pourquoi, disant que de toutes les façons, tout le monde savait déjà qu’il était gay. Cependant,  quelqu’un a fait remarqué que certains de ses amis n’étant pas ouvertement gay et pourraient  ne pas se présenter à un anniversaire annoncé a tous comme fête gaie.

« Notre  lutte n’est pas considérée comme politique ni importante par la communauté ou les services  de sécurité, et la plupart des violations que connaissent les personnes LGBT sont en ligne avec les violations massives des droits auxquelles font face les congolais depuis des décennies. Ce n’est pas un problème jusqu'à ce que cela le devienne » dit Foko.

 

Toutefois, les membres de la communauté homosexuelle ne voient pas qu'il est important d’utiliser des stratégies de sécurité en ligne très strictes. Si Jeunesse Savait, les encourage en organisant des cours de sécurité en ligne spécifiques aux problèmes qu’ils rencontrent dans leurs utilisations des services basées en ligne.

 

Le Réseau Genre et Droits de la Femme « GEDROFE » en sigle a organisé le 28 Mai 2015 au centre carter, a Kinshasa, une rencontre des leaders des structures féminine et de droits de l’homme pour commémorer le 28 mai, la journée Internationale de l’accès de la femme à la santé.

Créée initialement en 1987 par le Costa Rica lors de cinquième Rencontre internationale sur la santé des femmes, la Journée d’action pour la santé des femmes avait pour objectif de  combattre la mortalité et la morbidité maternelles. Elle a ensuite été orientée vers les problèmes d’accès à des services de santé de qualité, accès considéré comme un droit des femmes11377097_898506350239326_2269397710671480292_n

Placée sous le thème de« Quid du cancer du Col  utérin et des seins :   la santé de la reproduction dans le  Protocole à la Charte Africaine des Droits de l’homme et des peuples relatifs aux droits de la femme (article 14), face à la justice congolaise », cette rencontre organisée par GEDROF avait pour but de permettre aux participant-e-s d’avoir une idée un peu approfondi sur la prévention de la santé sexuelle de la femme et de  faire un point sur les lois inscrites dans le protocole  à la Charte Africaine des Droits de l’homme et des peuples relatifs aux droits de la femme appelé aussi le « protocole de MAPUTO » afin d’analyser si oui ou non les femmes peuvent se présenter devant la justice Congolaise en s’appuyant sur ce dernier.

Sur ce, plus d’une vingtaine de participants âgés de 22 à ± 45 ans d’âges était au rendez-vous, pour représenté particulièrement leurs associations dans cette rencontre signé par GEDROFE, dont Si Jeunesse Savait avait délégué deux ses membres.

Madame Joséphine NGALULA la coordonnatrice de GEDROF et Présidente de FORFEM avait profité de cette rencontre pour faire la restitution d’un atelier tenu du 23 au 24 Février 2015 à Nairobi avec15 membres de la société Civile venues de plusieurs pays africain , sur le Protocole de MAPUTO, qu’avait organisé la Cour « Africaine des droits de l’homme et des peuples », et qui était appuyé par GIZ , dans de but de parler de la santé reproductive de la femme pour arriver à identifier les cas qui posent problème dans le protocole de MAPUTO et qui empêchent les femmes d’utiliser ce protocole devant la cour pénale de droits de l’homme.

L’Acceptation  de loi sur l’avortement était l’un de frein soulevé par plusieurs intervenants et participant de cet atelier, rajouter à cela les refus par les groupes des confessions religieuses qui sous entends que le « protocole  de MAPUTO » tue la vie. Pour eux, les femmes conçoivent les enfants pour qu’ils naissent et non pour être tués.

Parlant de la situation en RDC, Joséphine NGALULA a informé les participant-e-s que comparer à d’autres pays de l’Afrique tel que le MALI et tant d’autres qui sont en retard sur la ratification du protocole de MAPUTO, la RDC est en ordre vue qu’elle l’a ratifié depuis 1999. Tout ce qui nous reste, c’est de voir les femmes congolaises utiliser dans les prochains jours ce protocole devant la justice et trouver gain à leurs causes.

Mais pour ca, il faut encore que la société civile et les ONG de droits de la femme et ceux de droits de l’homme fassent des mouvements de pression, de plaidoyer etc…  au près des décideurs pour demandé si pas exigée son applicabilité effective dans les cours et tribunaux.

Le cancer et  prévention de la santé de la femme.11270166_898335390256422_6313905838128393171_n

Selon la définition donnée par le docteur Yulia BOLEBE de FOMACA (Fondation Maman Cady) une Asbl non gouvernemental qui évolue pour la formation et le développement de la femme, la jeune fille et de l’enfant,  l’une des intervenants venue parlé sur la prévention de la santé féminine particulièrement du « cancer du Col  utérin et des seins », le cancer est une maladie ayant pour mécanisme: multiplication désordonnée, incontrôlée et continue des cellules du corps ; et provoque une compromission de l’équilibre social de la famille vu le rôle que la femme y joue. Le docteur BOLEBE a aussi souligné que le cancer du col de l’utérus tue plus que la  tuberculose, le sida et le paludisme réunis. Sur cette maladie, la population congolaise n’est pas épargnée. Pour y remédier, le dépistage précoce serait une victoire sur le cancer ; mais elle a déploré le manque d’information de la population sur ce moyen de prévention. Pour le traitement du cancer, il faut penser à la chirurgie, la radiothérapie, Chimiothérapie isolée ou en association

Cependant, le cancer du sein, serrait la 1ère cause de la mortalité chez la femme de 35 – 65 ans ; au moins Un (1) décès serait enregistré toutes les 53 minutes ; et son dépistage précoce baisse à 25% les risques des séquelles avait affirmé le docteur Michael MBOMA qui avait intervenu juste après son homologue à savoir le docteur Yulia BOLEBE.

Les moyens de dépistages11329836_898335220256439_7659946205132709008_n

Les moyens le plus recommander de dépistage du cancer selon le docteur Michael MBOMA sont entre autre : La Palpations régulières ou Autopalpations ; les Consultations médicales ; la Mammographie (femmes de 40 ANS ou plus), l’Échographie, la Cytoponction, l’Anapath (biopsie).

Par ailleurs, les symptômes du cancer de sein sont entre autre l’apparition d’une masse (boule) au sein, une peau d’orange, et l’écoulement. Cependant, une absence de la grossesse ou la conception d’une première grossesse à plus de 35 ans étaient souligné par ce dernier comme les facteurs de risque. Ajouté à cela une ménopause tardive (55 ans), une règle précoce (12 ans), le tabac ou l’alcool font partit de liste de ces facteur de risque.

 

 

Selon la définition donnée par le docteur Yulia BOLEBE de FOMACA  (Fondation Maman Cady) une Asbl non gouvernemental œuvrant pour la formation et le développement de la femme, la jeune fille et de l’enfant ; le cancer est une maladie ayant pour mécanisme: multiplication désordonnée, incontrôlée et continue des cellules du corps. Dans la santé féminine, ce dernier provoque une compromission de l’équilibre social de la famille vu le rôle que la femme y joue.

Le cancer de sein peu être provoqué par une absence de la grossesse, ou par la conception d’une première grossesse à plus de 35 ans, allaitement Pour une femme qui n’a jamais été enceinte, ou qui l’a été tardivement (après 40 ans),  sont les facteurs de risque, ajouté à cela une ménopause tardive (55 ans), une règle précoce (12 ans), le tabac ou l’alcool font partit de liste de ces facteur de risque. Mais ont peu y ajouté les Antécédents personnels ou familiaux,  le Mode de vie, L’excès de poids et l’obésité font partit de la liste de facteur de risque.

Quant au  cancer du col utérin, c’est un cancer qui se développe à partir de l'épithélium du col de l'utérus. Le cancer du col de l'utérus est la deuxième forme la plus fréquente de cancer chez les femmes à l’échelle mondiale après le cancer du sein. Ce cancer est directement en rapport avec l'activité sexuelle.

Il y a lieu de souligner que le cancer du col de l’utérus tue plus que la  tuberculose, le sida et le paludisme réunis. D’après les recherches, Le cancer du col est la 1re cause de mortalité par cancer chez la femme dans de nombreux pays du tiers monde et représente 20 à 30 % des cancers de la femme dans ces pays contre 4 à 6 % des cancers féminins en Amérique du Nord et Europe.  Sur ce, la population congolaise n’est pas épargnée.

Pour y remédier, le dépistage précoce serait une victoire sur le cancer affirme le docteur Yulia BOLEBE ; mais elle a déploré le manque d’information de la population Congolaise sur ce moyen de prévention. Pour le traitement du cancer, il faut penser à la chirurgie, la radiothérapie, Chimiothérapie isolée ou en association. Ce qui veut dire que Grâce à une amélioration des traitements anticancéreux, la mortalité associée tend à diminuer, notamment dans les pays riches. le cancer du sein, serrait la 1ère cause de la mortalité chez la femme de 35 – 65 ans ; au moins Un (1) décès serait enregistré toutes les 53 minutes ; et son dépistage précoce baisse à 25% les risques des séquelles affirme un autre médecin membre de FOMECA, docteur Michael MBOMA . Dans le monde de façons générale, il représente la seconde cause des cancers féminins dans le monde avec près de 400 000 nouveaux cas annuels,  et son incidence est en faible augmentation1. Il est responsable de près de 200 000 décès annuels2, dont plus des trois quarts dans les pays du tiers monde.

Il a la particularité de toucher la femme relativement jeune, ce qui en fait le cancer responsable de la perte de plus d'années de vie dans le tiers monde3.

Son aspect MST semble avoir été sous-estimé en raison d'une sous estimation de l'importance des infections à papillomavirus4. De même ses liens avec le tabagisme ont pu être mésestimés ou avoir fait durant quelque temps l'objet de biais d'observation5.

Les moyens de dépistages

Les moyens le plus recommander de dépistage du cancer selon le docteur Michael MBOMA sont entre autre : La Palpations régulières ou Autopalpations ; les Consultations médicales ; la Mammographie (femmes de 40 ANS ou plus), l’Échographie, la Cytoponction, l’Anapath (biopsie).

Par ailleurs, les symptômes du cancer de sein sont entre autre l’apparition d’une masse (boule) au sein, une peau d’orange, et l’écoulement.foto gratia siteweb

   Comment prévenir le cancer

D’après le docteur Michel de FOMACA, l’unique façon de prévenir le cancer du col de l’utérin serait d’éviter les rapports sexuel précoces, choisir le rapport sexuel protégé, arrêté le tabac et faire un traitement adéquat des infections urogénitales avérées.

Pour ce qui est de la prévention du cancer de sein, Sachant que le ce dernier est une maladie hormonale, toute action ou thérapeutique visant à diminuer la durée et l'intensité de l'exposition aux œstrogènes ou à des perturbateurs endocriniens mimant ces œstrogènes est supposée théoriquement efficace.

Cependant,  Le choix de pilule contraceptive, Une première grossesse à un âge jeune, L'allaitement prolongé, Choix de mode de vie, Éviter le traitement hormonal de la ménopause (THS), Choix de mode de vie, Les choix alimentaires etc. sont des méthodes conseillé.

Bientôt 10 ans, depuis que Si Jeunesse Savait (SJS) travaille sur les violences faites aux femmes aux moyens des technologies de l'information et de la communication. Ces violences peuvent se manifester sous forme de discours misogynes, de harcèlement sexuel sur Facebook, de menaces aux téléphones, de circulation ou de vol de données personnelles telles que le mot de passe et autres identifiants bancaires pour n'en citer que quelques-uns.

Durant ces 10 ans, les femmes tout comme les jeunes filles continuent de le découvrir. Elles nous disent qu'elles apprennent l’étendue des dégâts, même quand elles osent avouer enfin publiquement qu'elles aussi l'ont vécu.

L'histoire de Mama nous en dit long. Elle est étudiante en 1èreannée dans une université une grande université de Kinshasa, ou elle poursuit des études en sciences commerciales.

dialogue avec les filles dans la rueMama raconte que c’est durant la période des 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes, durant lesquelles Si Jeunesse Savait avait organisé plusieurs activités pour la sensibilisation (des jeunes en particulier) contre les violences liées aux TIC, qu’elle a pris part aux activités de la campagne Tech sans violence   et, a découvert comment les femmes et les filles sont victimes des violences en ligne, combien elles sont vulnérables face aux utilisateurs malveillant des TIC.

Les explications et exemples concrets données par les animatrices de ces activités, lui ont permis de comprendre les différents types de violences qui existent ainsi que la nécessité de respecter la vie privée des gens et de faire la différence entre ce qui est privée et ce qui est public. .

Pour rappel, la campagne Tech sans violence, a consisté en 2014, à faire des animations au sein des écoles et universités de Kinshasa, à distribuer, à la sortie des classes, aux étudiants, élèves, enseignants et passant les affichettes portant des messages en rapport avec le respect de la vie privée en ligne.

Notre participante raconte que ceci a changé sa vie puis qu’elle s’est engagée juste après ses activités, à ne plus commettre ses mêmes actes de violence en ligne ;

Puis de sa propre initiative, elle a décidé de poursuivre la sensibilisation dans son université grâce aux affichettes qu’elle avait reçues.

En effet, ces affichettes faites avec des couleurs flashy et simples à lire avaient attisées la curiosité de ses camarades de classe qui lui ont posé beaucoup de question et lui ont redemande plus d’affichettes à distribuer à leur tour.

Pour les questions auxquelles elle n’avait pas de réponse, la jeune étudiante a pris son téléphone et a appelé les animatrices de SJS pour avoir plus de détails à partagé avec ses camarades de classe.

Lors de l’entretien avec cette étudiante de 20 ans, il s’est révélé que son attitude d’interpeler ses amis à ne pas publier des images qui violes une vie privée ou de ne pas faire des commentaires visant à violés les femmes en ligne lui a valu le surnom de « madame violence liée au TIC». Par son canal,  Si Jeunesse Savait a pu entrer en contact avec plusieurs autres étudiantes de cette université venu s’informer sur la question de violence faites aux femmes en ligne et qui ont spontanément parlé des violences qu’elles avaient elles-mêmes subi.

Elles ont exprimé leur volonté de s’impliquer à fond dans ce combat. L’étudiante a par la suite, demandé à adhérer en tant que membre à Si Jeunesse Savait.

Nous avons sélectionné cette histoire car elle démontre la capacité de mobilisation de la campagne TBTT qui à un effet boule de neige surtout auprès des jeunes.

Cette exemple montre qu’à partir de parfaits inconnus rencontrés 5 minutes dans la rue, nous pouvons atteindre une université de près de 200 étudiants.

Même si toutes ne s’engageront pas dans la lutte contre ces violences, au moins elles sont exposées un discours très peu connu : le fait que la violence en ligne est aussi pernicieuse et dangereuse pour la vie des femmes et des filles que la violence qui se commet dans la vie de tout le jour.

Elle démontre également comment les activités du projet sont liées puisqu’à partir de la campagne, nous avons pu entendre des témoignages que nous avons mis sur notre plateforme de reportage des violences liées aux TIC. En effet, les violences liées aux TIC sont tellement personnelles puisqu’elles touchent à la notion de vie privée et parfois tellement intimes quand c’est un partenaire qui le commet que les victimes hésitent à en parler. Mais dans le cadre d’une sensibilisation de masse où des exemples sont données et un échange est fait avec un parfait inconnu qu’on pense ne jamais revoir, les langues se délient. Cela peut aussi être due, selon notre expérience, au fait qu’on entend le témoignage d’une victime et qu’on prenne conscience en ce moment que la même chose nous ait arrivée.

Observaction.org, le site des ressources francophones sur la justice genre a un an. Crée dans le but de stocker et rendre disponible des informations en français, pour les militant-es, les chercheur-es et professionnel-les luttant contre les inégalités de genre, Observaction.org a également l’ambition de faire connaitre les thématiques qui sont peu ou pas développées en français.

C’est le cas de la justice fiscale, du soin à la personne, plus connu sous son vocable anglais care, des indicateurs du genre, ou de l’implication et l’engagement des femmes dans la réduction de l’impact du changement climatique pour ne citer que ceux-là.

Or après une année d’activités, et 900 visiteurs par jour, Genre en action et BRIDGE, co-partenaires du projet ont constaté que parmi les documents mis en ligne, les ressources produites au sud, notamment en Afrique francophone étaient de moins en moins disponibles.

Cela s’explique par divers raisons allant de la rareté de l’électricité, la disponibilité des équipements au faible accès d’internet dans cette zone.

La numérisation des documents produits par les chercheur-es et militant-es du Sénégal à Madagascar, de la République démocratique du Congo à l’Algérie, au Maghreb a été retenue comme une des solutions à apporter à ce problème.

Avec l’aide de la LDBS, la librairie de l’Université de Sussex en Grande Bretagne, qui a un projet de numérisation des ressources produites par des universités partenaires, Observaction.org compte s’approcher de quelques universités francophones, basée en Afrique et ayant déjà des centres ressources physiques sur les questions liées au genre, pour d’une part numériser leurs ressources, ce qui agrandirait le fonds documentaire numérique d’Observaction.org et de l’autre, rendrait ses productions intellectuelles originales disponibles au grand nombre grâce à un système de stockage numérique qui utilise les licences creative commons.

Ainsi donc les auteurs dont les œuvres seront numérisées et rendues disponibles et sur le site web des centres de ressources des universités partenaires et sur Obseravction.org, ces auteurs mettent leurs œuvres à disposition du public à des conditions prédéfinies. Les licences Creative Commons viennent en complément du droit applicable, elles ne se substituent pas au droit d’auteurs.

Le projet pilote de numérisation des ressources produites en Afrique sur les questions de genre débutera en septembre 2014. Il permettra de faire d’Obseravaction.org une référence ou trouver des ressources originales produites en Afrique, par des Africains.

Pendant la campagne électorale de 2011, une femme politique de la République démocratique du Congo (RDC) avait postulé à la députation et avait été élue. Un jour, alors que je suivais la télé, je l’ai vu raconter comment elle avait été victime de harcèlement au téléphone.

Un inconnu proférait régulièrement des menaces à son endroit parce qu’elle avait gagné aux élections.Les insultes comprenaient des allusions au fait qu’elle s’était prostituée pour obtenir son siège et qu’elle n’était plus digne d’être une épouse.

L’homme, qui oubliait chaque fois de se présenter, utilisait également un numéro masqué. Malgré sa peur de voir que n’importe qui pouvait avoir accès à son numéro, elle se disait pourtant rassurée intérieurement car elle avait mené une bonne campagne et avait mérité son siège au parlement.

L’histoire de notre parlementaire n’est malheureusement pas isolée. Il n’est pas rare que des femmes qui osent occuper des postes publics ou qui sont en position de donner leurs avis sur la marche du pays, tels que les journalistes, les femmes en politique ou des personnalités dans d’autres domaines, reçoivent des menaces au téléphone pour les décourager dans leur travail ou voient leurs photos privées rendues publiques sans leur consentement ou même des montages photos les montrant dans des situqtions compromettantes. Les vols d’identité sur Facebook se sont également multipliés.

Politiques et contexte politique

En 2006, la République démocratique du Congo (RDC) organisait ses premières élections démocratiques et transparentes depuis 40 ans. Alors que la nouvelle constitution votée par référendum inscrivait, pour la première fois, noir sur blanc, le principe de la parité homme-femme, la loi de mise en œuvre de cette parité n’a pas été votée à temps pour obliger les partis politiques à présenter des listes paritaires comptant le même nombre de candidates et de candidats.

Le fait qu’en RDC le pouvoir est encore perçu au masculin et que l’on estime que les femmes ne doivent pas se présenter dans les espaces publics a eu une incidence sur l’élection de femmes.

Les femmes candidates rencontrent les difficultés à se faire accepter à chaque élection. Elles sont salies par de fausses accusations, la publication des photos et de vidéos compromettantes sur internet ou par Bluetooth pour les décourager et compromettre l’image que se font d’elles l’électorat congolais.

En matière de violation de la vie privée, les lois congolaises ne reconnaissent que la violation de la correspondance privée dont les emails peuvent faire partie. Les articles du code pénal régissant la diffamation s’appliquent également en cas de publication de fausses informations par les médias. Mais dans la plupart des cas, seules les personnes influentes et les politiciens vont au-delà du droit de réponse et recourent à ces dispositions légales pour faire valoir leurs droits. Rien n’est dit dans la loi concernant les vols de données personnelles, qui sont encore du domaine de la soustraction frauduleuse de biens appartenant à autrui, comme le code pénal qualifie tous les types de vol. Or, en cas de publication sans consentement et à l’ère du tout numérique ou les données personnelles sont un trésor, on ne peut pas réellement dire qu’il y a eu soustraction car les données existent encore et sont accessibles au propriétaire.

Elles sont parfois données de bonne foi, mais pour un usage autre que celui qui en a été fait. C'est le cas des femmes et des filles qui envoient des photos  d'elles dénudées à leur copain/mari et les retrouvent ensuite sur tous les téléphones de la capitale.

La technologie pour violenter les droits des femmes

Avec l’accroissement du nombre des internautes et  l’utilisation accru des services sur l’internet et compte tenu de la facilité d’accès sur la téléphonie mobile, on assiste à l’apparition de violences faites aux femmes qui s’adaptent à ces technologies.

On utilise le téléphone et les applications qui permettent de rester anonymes pour faire peur aux femmes. On leur envoie des menaces pour les décourager de parler des sujets qui fâchent. C’est le cas de trois femmes journalistes de radios du Nord-Kivu qui couvraient régulièrement l’actualité sur les femmes victimes de viols brutaux et cruels à l’est du pays. Elles ont reçu des menaces pour les obliger à arrêter de ternir l’image du pays.

La plupart de temps, ces femmes ne dénoncent pas ces actes car elles ne savent pas ce qu’il faut faire.

D’autres femmes, souvent des personnalités du monde politique, journalistique ou des affaires voient régulièrement leurs photos circuler dans des montages sur des corps nus en plein acte sexuel. Tout cela pour les ramener à ce que leurs détracteurs croient à tort être leurs fonctions premières : un objet de plaisir et de procréation.

Cela est encore plus vrai dans le monde politique où des débats éclatent chaque fois que l’on évoque la parité inscrite dans la Constitution.Il s’agit de rappeler que les femmes n’ont rien à faire en politique, qu’elles devraient retourner à leurs casseroles ou s’occuper de leur mari, quand on ne dit pas qu’elles n’ont mérité leur poste que parce qu’elles ont eu des relations intimes avec tel ou tel autre homme politique influent.

Mais aujourd’hui, en RDC, les femmes estiment qu’elles sontdes actrices du développement. Elles sont actives dans l’économie du pays, sont regroupées dans des associations qui travaillent au développement communautaire et, de plus en plus, dans des partis politiques, non seulement en travaillant avec des femmes en tant que mobilisatrices, mais en créant des fédérations de femmes et en les faisant participer à leur gestion.

Malgré le conservatisme culturel qui fait que même si elles représentent 60 % de l’électorat, les congolaises ne représentent que 20 % des candidats et n’occupent à peine que 10 % des postes décisionnels.

Le projet de loi de mise en œuvre de la parité qui prévoit des mesures contraignantes pour que les partis politiques présentent des femmes et des hommes en nombre égal sur leurs listes électorale, devra rectifier la situation actuelle et rendre justice aux femmes en politique. Cela devrait également permettre de réduire la stigmatisation dont les femmes sont l’objet en politique car leur présence sera justifiée par la loi.

En ce qui concerne sur la répression des infractions commises contre les femmes, le Code pénal est devenu obsolète car il ne prend pas en compte les nouvelles formes de violences faites aux femmes. Si la violence sexuelle fait l’objet d’une loi spécifique et que le Code de procédure pénal a été modifié pour permettre de s’adapter à leur spécificité, une loi réprimant les violences faites aux femmes liées a la technologie devraient également être envisagée.

En outre, les femmes et les filles victimes de ces abus ne connaissent généralement pas les recours qui s’offrent à elles. Les entreprises qui offrent des services sur le net devraient également réfléchir à la mesure dans laquelle leur politique clientèle devrait être rendue publique si elles ont déjà trouvé des solutions technologiques aux vols de données personnelles, à l’usurpation d’identité, aux menaces envoyés par téléphone, etc.

Conclusion

Les violences faites aux femmes politiques au moyen des technologies de l’information et de la communication (TIC) ne sont peut-être que le reflet du conservatisme culturel qui veut que la femme ne soit pas faite pour prendre les décisions, mais les Congolaises, au-delà des femmes politiques, ont besoin d’une loi sur les violences qui leur sont faites et sur l’utilisation des TIC. Ces abus devront être pris en compte pour leur permettre de participer efficacement et de façon égale au développement du pays.

Mesures à prendre

Cette interview a été mené en 2010 par Mavic Cabrera-Balleza (MCB) pour le compte de l'association for progressive communications (APC)

(MCB) : Françoise et Sylvie, je suis ravie de vous rencontrer. Parlez-nous d’abord un peu de vous.

Françoise Mukuku (FM) : Je suis la coordonnatrice nationale d’un groupe de jeunes féministes appelé Si Jeunesse savait , que j’ai créé avec des amis en 2001. Je suis basée à Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo (RDC). J’ai travaillé comme journaliste dans la presse écrite et audiovisuelle pendant huit ans et j’ai passé cinq ans à Radio Okapi, le premier média indépendant de RDC, qui est un partenariat entre la mission de maintien de la paix de l’ONU et Hirondelle, une ONG suisse. J’ai pensé alors que je ne pouvais plus me contenter de simplement observer la situation et en rendre compte.

Je voulais agir et avoir mon mot à dire sur les événements. Je voulais également me servir de mon expérience d’activiste et de journaliste pour recueillir des sujets et partager des informations avec ceux qui peuvent faire davantage pour régler les problèmes de notre pays. Par ailleurs, il y avait trop de gens qui s’exprimaient au nom des Congolaises, qui arrivaient avec des a priori et ne présentaient que l’aspect de la situation qu’ils voulaient privilégier. J’étais persuadée que comme Congolaise, j’aurais accès à davantage d’informations et que ma perspective refléterait les réalités, les besoins et les aspirations des autres Congolaises.

En ce moment, je fais de la consultation en communication et en recherche sur la santé sexuelle et reproductive et sur les droits et les questions de genre en général avec plusieurs ONG de la sous-région des Grands Lacs.

Je me passionne pour la technologie. Dans la mesure du possible, j’essaie de regrouper tous mes domaines de travail, d’expertise et d’intérêts personnels. C’est là ma vision des technologies de l’information et de la communication (TIC) pour le développement. Je travaille également à la question de la violence et des TIC cas j’ai été moi-même une victime de la violence. Je sais ce que l’accès aux technologies peut apporter aux gens…elles peuvent être des outils très puissants qui offrent des informations utiles et aident à guérir.

Sylvie Niombo (SN) : Actuellement, je suis coordonnatrice régionale pour le projet MDG3: Réappropries-toi la technologie! pour mettre fin à la violence faite aux femmes au Congo – Brazzaville et en RDC pour le Programme d’appui au réseau des femmes de l’Association pour le progrès des communications. Je travaille aux questions liées aux TIC et à la violence faite aux femmes et aux filles depuis plus de cinq ans.

Je suis aussi la cofondatrice de AZUR Développement, une organisation de femmes du Congo Brazzaville. À AZUR, j’ai lancé plusieurs initiatives de renforcement des capacités en matière de leadership, de droits des femmes et de violence faite aux femmes à l’intention des jeunes femmes et des responsables des ONG. Je mobilise des jeunes femmes pour approfondir l’analyse féministe, enseigner des compétences organisationnelles et acquérir des outils de communication pour favoriser les projets concernant les droits des femmes.

J’ai travaillé à des projets d’avant-garde pour les femmes et les filles, notamment un projet sur l’accès à la thérapie antirétrovirale. Mon engagement dans la lutte contre le sida a conduit à la création du Réseau SIDA Afrique, qui est maintenant sur les grandes plateformes francophones en ligne et du monde réel pour la lutte cotre le VIH/sida et la malaria en Afrique. J’ai également travaillé à des projets de l’ONU au Congo-Brazzaville, au Comité international de la Croix-Rouge et comme consultante pour Panos Afrique de l’Ouest (projet CIPACO), pour le Conseil de recherche en sciences sociales et quelques autres.

MCB : Notre sujet recoupant les technologies de l’information et de la communication (TIC), la violence faite aux femmes et la vie privée, pouvez-vous faire un état des lieux des TIC en RDC?

FM : La pénétration de l’internet est très faible. Nous ne pouvons pas nous permettre d’avoir des ordinateurs personnels chez nous ni une connexion mobile, même si nous avons des ordinateurs portatifs. La plupart du temps, les gens qui vivent dans les grandes villes se rendent dans les cybercafés où la connexion est lente et où la majorité des ordinateurs sont vieux. La proportion des fournisseurs de services internet (FSI) par rapport à la population est très basse et les FSI sont concentrés à Kinshasa. Ils utilisent tous le satellite et une technologie coûteuse et les tarifs douaniers sur les produits électroniques sont très élevés.

L’accès aux TIC est une question de développement qu’encouragent les acteurs des mouvements sociaux de RDC. La connectivité internet pourrait être plus rapide depuis que les compagnies de téléphonie mobile offrent un General Packet Radio Service (service général de paquets radio) (GPRS). Mais il faut un téléphone intelligent qui coûte cher pour profiter de ce service et il faut savoir s’en servir. La langue est un autre problème car ce service n’est pas offert en général dans les langues locales. Et les villageois ne pourraient toujours pas utiliser l’internet à moins de venir en ville.

Sylvie NiomboSylvie NiomboSN: Je suis d’accord avec Françoise. L’internet n’est pas encore une réalité pour tous en RDC, non seulement en raison du coût élevé de la navigation sur l’internet dans les cafés et de la connexion internet au bureau ou au domicile, mais également du coût du matériel. Mais la téléphonie mobile est très populaire et largement utilisée par tout le monde, y compris ceux qui ne savent ni lire ni écrire et ceux qui vivent en milieu rural. La radio est aussi populaire en RDC, et il existe de nombreuses stations de radio communautaires qui diffusent dans les langues locales. Beaucoup de gens regardent aussi la télévision.

MCB: Quelle est l’importance des TIC dans la vie des Congolais? Des Congolaises en particulier?

SN: Le téléphone mobile sert à garder le contact avec la famille, bien entendu, mais également dans les affaires. Les entrepreneurs et les commerçants l’utilisent pour communiquer avec leurs clients. Avec l’arrivée de l’internet et l’ouverture des cafés internet, les étudiants et les femmes dans les petites et moyennes entreprises l’utilisent pour l’éducation, le travail de bureau, les affaires et pour trouver des informations sur des débouchés à l’étranger.

Les médias audiovisuels sont importants pour les entreprises du fait de la publicité et de l’énorme audience à rejoindre. Mais le coût élevé de la publicité ne les rend pas très accessibles. Les médias créatifs comme le théâtre et les sketches sur la vie quotidienne sont très populaires même dans l’autre Congo, à Brazzaville. Ces sketches traitent des problèmes qui touchent les femmes et le reste de la population.

FM: Comme Sylvie l’a dit, les téléphones mobiles sont très importants pour les Congolais. Ils ont remplacé les téléphones terrestres. Les gens ont un téléphone mobile pour leur bureau et un pour leur maison. Quand vous appelez un « bureau », vous obtenez parfois quelqu’un dans un autobus avec le bruit de fond en prime. De plus en plus de publicitaires les utilisent pour rejoindre des clients éventuels, ce qui augmente la quantité des pourriels. …Mais le téléphone mobile ne sert toujours pas pour des services essentiels comme appeler la police ou les services médicaux d’urgence. Il n’existe pas de numéro spécial à cette fin.

MCB: Les Congolais ont-ils une façon particulière de se servir des TIC? Par exemple, dans mon pays, les Philippines, les gens s’envoient des textes sans arrêt. Les Philippines sont considérées comme le centre mondial du texto.

FM: L’utilisation de la sonnerie sur les téléphones mobiles est une particularité de la RDC. Les gens étant pauvre et ne pouvant pas acheter de crédit, ils font sonner. Si vous êtes vraiment intéressé, vous pouvez rappeler. On peut sonner toutes les 10 minutes pendant deux jours jusqu’à ce que vous rappeliez. Les Congolais aiment aussi les forfaits promotionnels, par exemple un crédit de un dollar et la possibilité de faire des appels illimités toute la journée. On en arrive à une vraie folie où tout le monde appelle tout le monde, ce qui surcharge la bande passante ou occasionne une panne à la compagnie de télécom.

SN: En RDC, on utilise beaucoup le SMS, en particulier les filles et les garçons. On entend fréquemment aussi les gens appeler les journalistes pendant les émissions de radio et de télévision.

MCB: Comment décririez-vous les liens entre les TIC et la violence faite aux femmes, y compris la violence sexuelle?

FM: Il existe un lien très concret entre les TIC et la violence faire aux femmes. Le téléphone est souvent utilisé pour harceler. Les hommes donnent un téléphone à leur femme pour surveiller leurs activités ou soudoient les employés des services de télécoms pour avoir accès à la liste des appels de leur femme ou leur petite amie. Il y a d’autres formes de violations du droit à la vie privée, notamment les écoutes téléphoniques des organisations de la société civile ou des activistes politiques par le gouvernement, l’interruption de la connexion des activistes, comme cela s’est passé après les élections pour empêcher les gens de suivre les résultats et de parler des élections entre eux.

On voit de plus en plus de montages photo de gens connus dans des situations compromettantes. Il est difficile d’expliquer au gens que ce ne sont pas de vraies photos. J’ajouterais à cette longue liste le fait que nous avons plus de 300 stations de radio et de télévision. La majorité ne sont pas gérées par des professionnels et ne font que diffuser des propos haineux, de stigmatisation et de discrimination contre les femmes qui ne se conforment pas à ce qu’ils appellent les « valeurs africaines ou chrétiennes ».

Certains stations de radio religieuses disent que si les femmes sont violées, c’est parce qu’elles l’on cherché. Ils découragent les femmes de s’exprimer. Ils disent aux femmes de garder le silence car Dieu se bat pour elles. J’ai déjà entendu des incitations à haine, mais heureusement, cela reste limité. Ce genre de médias compense le manque de contenus intéressants en donnant le micro à n’importe qui prêt à dire n’importe quoi sans se préoccuper s’ils sont en train de violer la dignité et le droit à la vie privée des autres.

Sylvie N close upSN: J’ajouterais à ce qu’a dit Françoise que les TIC peuvent exacerber la violence faite aux femmes car elles servent à envoyer des messages obscènes aux femmes et aux filles. Pire encore, si les hommes peuvent voir les courriels et les appels faits par leur femme ou leur petite amie, ce qui est souvent le cas, et découvrent qu’elles ont communiqué avec d’autres hommes, ils deviennent soupçonneux, ce qui peut conduire à une violence physique. Il est fréquent également de voir les hommes changer les cartes SIM de leur femme ou petite amie de temps à autre pour s’assurer qu’elles n’ont pas un amant.

On voit aussi fréquemment des photos de filles nues qui circulent par bluetooth dans les téléphones mobiles des jeunes étudiants. Les jeunes gens imitent les films et les photos pornographiques qu’ils voient dans les cafés internet, ce qui peut conduire à l’inceste.

L’autre dimension du lien entre TIC et la violence faite aux femmes est le rôle de symbole de statut social des téléphones mobiles. Ils sont devenus des objets de désir et des symboles de statut social et il n’est plus rare d’entendre des jeunes femmes accepter d’offrir des services sexuels en échange d’un cellulaire. Il y a eu également des cas de jeunes femmes qui utilisent l’internet pour trouver des partenaires dans les pays occidentaux et qui sont amenées à la prostitution.

Comme Françoise l’a également mentionné, les médias audiovisuels perpétuent les stéréotypes qui normalisent la violence faite aux femmes et aux filles, plus spécialement la violence familiale.

MCB: De l’autre côté de la médaille, les TIC peuvent-elles réduire l’incidence de la violence?

SN: Pour que les TIC réduisent l’incidence de la violence, elles devraient servir à informer et à sensibiliser la population. Il faut également augmenter la production de contenus pour que les outils TIC soient utiles aux filles et aux garçons.

FM: Oui, les TIC peuvent contribuer à réduire la violence faite aux femmes. Mais dans la plupart des cas, lorsque se produisent les formes les plus cruelles, les plus brutales de violence, il n’y a pas de réseau ni d’émission de radio susceptibles de donner des informations utiles.

(En RDC, il est évident que de nombreuses personnes et organisations utilisent les TIC, en particulier les téléphones cellulaires, les ordinateurs et l’internet, dans le cadre de leurs activités pour mettre fin à la violence faite aux femmes et aux filles. Pourtant dans ce contexte, les TIC sont plutôt considérés comme des outils – créer des documents, des présentations en Powerpoint, utiliser les cellulaires pour la communication, chercher des informations sur l’internet, trouver des contacts sur l’internet, etc. Les pétitions en ligne, par exemple http://www.rdcviolencesexuelle.org/, les communiqués de presse et les appels à l’action pour soutenir les causes circulent en ligne.

Il existe une campagne qui demande aux utilisateurs de cellulaires, d’ordinateurs portables et autres appareils électroniques de faire campagne auprès des entreprises pour garantir que les revenus de leurs achats ne contribueront pas à la violence sexuelle en RDC)

MCB: Parlant de l’épidémie de violence sexuelle en RDC, Yakin Erturk, l’ancien Rapporteur spécial de l’ONU sur la violence faite aux femmes a déclaré un jour que l’accès to TIC est vital pour les Congolaises car ce pourrait être la seule chose susceptible de les faire sortir de leur isolement par rapport au reste du monde. Que pensez-vous de cette déclaration?

FM: Je pense que le rapporteur a raison, mais comme je l’ai déjà dit, il n’existe aucun réseau qui soutient les survivantes de la violence sexuelle, même dans les cas les plus brutaux et les plus cruels. [Dans certains parties du] pays où la violence familiale est très répandue, nous avons besoin de numéros verts ou de numéros d’urgence pour appeler la police ou l’hôpital ou toute personne qui peut apporter une aide. Nous avons besoin d’un site de type Ushaidi pour cartographier les endroits où la violence augmente afin d’encourager les gens à faire pression auprès des parlementaires et autres élus pour qu’ils remédient à la situation. Nos décideurs ne comprennent pas que nous avons beaucoup à gagner en investissant dans les TIC. C’est vraiment dommage.

SN: Les TIC peuvent non seulement servir à briser le silence, mais peuvent aller plus loin et sensibiliser à la violence faite aux femmes et aux filles sous toutes ses formes. En RDC, on a beaucoup parlé de la violence sexuelle, mais pas des autres formes, en particulier dans les médias occidentaux. Même si les TIC ont contribué à susciter la solidarité et un engagement de la part des organisations internationales, les organisations locales ou nationales de RDC qui travaillent avec les femmes et les groupes locaux restent invisibles. Les TIC peuvent contribuer à documenter cette réalité et à encourager les femmes et les filles locales à raconter ce qui n’a pas encore été dit. Avec les TIC, elles pourraient faire connaître des initiatives locales qui contribuent à réduire la violence faite aux femmes et aux filles.

MCB: La communauté internationale a l’impression que la situation en RDC est très sombre. On a dit que c’était la « capitale mondiale du viol », « le pire endroit sur la terre pour être une femme » et bien d’autres descriptions déprimantes. Qu’en pensez-vous? Comment peut-on utiliser les TIC pour que ces descriptions soient placées dans un contexte plus exact et plus réaliste?

SN: Il est vrai que les femmes et les filles ont été victimes de nombreuses atrocités en RDC et cela nous rend très tristes, mais nous sommes à l’écoute du combat pour mettre fin à ces atrocités. C’est ce qui explique la forte mobilisation des femmes et des organisations des droits humains pour que cesse l’impunité des auteurs des violences sexuelles dans ce pays. Le renforcement des capacités des femmes et des filles, de la société civile et des médias dans l’utilisation des TIC est essentiel pour pouvoir raconter ce qui se passe dans la perspective congolaise et faire entendre les voix des filles et des femmes courageuses qui se battent pour les droits des femmes en RDC. Un certain nombre de campagnes ont été lancées par des organisations internationales en RDC sur Facebook, You Tube et sur plusieurs blogues, mais très peu d’activistes congolais se servent des TIC pour s’exprimer et pour partager des histoires et des idées en ligne. Les activistes congolais devraient exploiter ces outils.

FM: Nous avons une longue et terrible histoire de dictatures dans notre pays et les gens ont peur de demander des comptes à leurs leaders au sujet de ce qu’on leur fait. Mais nous les femmes, en particulier les jeunes femmes, nous sommes prêtes à briser ce silence. Nous n’avons pas connu cette époque sombre où les gens disparaissaient parce qu’ils ne disaient pas ce qu’il fallait en public, mais nous voyons toujours à quel point il est risqué d’aller contre les normes car nous pouvons devenir des boucs émissaires. C’est pourquoi nous agissons en ligne; tous les jours, de plus en plus, nous renforçons notre conscience politique. Nous prenons des détours, en utilisant par exemple la créativité pour faire comprendre ce qu’il faut faire pour mettre fin à la pauvreté, pour faire partie des décideurs et créer une conscience politique. Il nous faut davantage de projets sur l’exercice de nos droits de communication afin de pouvoir changer la situation.

Je suis convaincue que les femmes sont les seules à pouvoir mettre fin à la violence parce qu’elles la vivent dans leur corps et dans leur âme. Mais vous savez, lorsqu’on présente un projet de TIC aux bailleurs de fonds, ils nous demandent: « comment allez-vous faire dans un pays sans électricité, où le niveau d’analphabétisme est si élevé chez les femmes et où tant de gens se démènent pour mettre de la nourriture sur la table? Les projets de TIC ne font pas partie de nos priorités ». Notre principal défi est de leur expliquer que les TIC peuvent être une solution aux problèmes qu’ils veulent régler. Nous avons encore de la difficulté à leur faire comprendre l’importance des TIC.

MCB: Qu’en est-il de la vie privée? Est-ce considéré comme un problème par les Congolaises? Quel est le rapport avec les TIC?

FM: La protection de la vie privée est un vrai problème, en particulier dans une société patriarcale comme la nôtre où les femme appartiennent au mari, la fille au père et la soeur aux frères. Il est impossible d’avoir une vie privée; une femme mariée ne peut même pas répondre au téléphone lorsqu’elle seule. Elle sera accusée de tromper son mari. Les petits amis veulent le mot de passe au courriel de leur copine lorsqu’ils ne partagent pas le même compte. La plupart du temps, c’est le garçon qui a le mot de passe et il peut le changer ou utiliser la boîte vocale comme il l’entend.

Celles d’entre nous qui utilisent des alias pour protéger notre vie privée ou pour des raisons de sécurité ou les deux, sont également vulnérables lorsque des gens révèlent notre identité ou lorsqu’ils disent ce qu’ils savent de nous en public. Ils se pensent drôles. Ils se moquent des lois ou des conséquence de ce qu’ils disent pour vous ou votre famille.

SN: L’utilisation des TIC conduit souvent à une violation de la vie privée par exemple lorsque des photos de jeunes filles nues circulent sur les cellulaires ou l’internet. Les gens sont très peu sensibilisés aux questions de violation de la vie privée et de protection des données personnelles.

MCB: Existe-t-il une loi qui pénalise la violation du droit à la vie privée?

FM: Oui, cette loi existe, pour toutes sortes de violation de la vie privée, mais il y en a aussi une autre pour le délit de presse (diffamation), lorsque cela se produit dans les médias. On peut poursuivre un journaliste ou un journal, et je sais que certains l’ont fait – en particulier les politiciens, mais pas les gens ordinaires. Mais ce qui me préoccupe le plus, ce sont les cas de violation de la vie privée à partir de l’étranger. Nos lois ne contiennent pas de dispositions à ce sujet. J’ai été moi-même confrontée à ce problème. Les autorités ici au Congo m’ont dit d’appeler notre ambassade et de communiquer avec les autorités du pays dans lequel je pensais que se trouvait la personne en question. Cela ne m’a menée nulle part. Je n’ai pas pu obtenir justice. Imaginez, si une accro de la techno comme moi n’a pas de recours, ce qu’il en est des autres femmes qui n’ont même pas accès à l’internet?

SN: En ce qui concerne les lois sur la protection de la vie privée, il n’existe pas de loi spécifique en RDC qui protège la vie privée. Il y a cependant différents textes juridiques qui protègent la vie privée (sur la résidence, la correspondance privée, le mariage, etc.). Il y a le Code pénal congolais qui date du 30 janvier 1940, mais dans lequel il reste à intégrer de nombreux concepts. La loi condamne les attaques contre la liberté individuelle, protège l’inviolabilité du domicile et condamne les attaques sur l’inviolabilité des lettres (articles 69 à 79). La correspondance électronique peut faire partie de la correspondance privée, mais ce n’est pas explicité.

MCB: Les Objectifs du millénaire pour le développement font des TIC un instrument essentiel à l’atteinte de l’éducation pour tous. Qu’en pensez-vous? Voyez-vous d’autres liens entre les TIC et les OMD?

FM: Les TIC sont un outil transversal de l’atteinte de tous les OMD – en particulier dans les pays comme les nôtres qui ont des années de retard dans l’atteinte des objectifs de développement. Nous avons besoin des TIC pour stimuler tous les secteurs de la société. Nous avons besoin des technologies pour combler une diversité de lacunes, notamment le manque de professeurs et d’infrastructures scolaires, le manque d’accès à de bonnes études universitaires, le manque d’accès à toute sorte de connaissances et le manque d’accès à l’information sur les marchés pour les produits agricoles.

Nous avons besoin des TIC pour mobiliser la population au moment des élections ou lorsqu’il faut faire pression sur les responsables et les décideurs dans un cadre de bonne gouvernance. Nous avons besoin de la télémédecine et des applications médicales qui peuvent sauver des vies. Dans un pays aussi vaste que l’Europe occidentale, mais sans infrastructures, les TIC peuvent sauver des vies. … je pourrais continuer indéfiniment à essayer de faire comprendre l’importance critique de l’accès aux TIC en RDC.

SN: Les TIC peuvent également jouer un rôle dans les secteurs de développement comme l’agriculture, pour la formation des agriculteurs, le partage des connaissances sur les technologies agricoles et le réseautage des agriculteurs et des acheteurs. Les femmes rurales en tireraient un énorme avantage. On sait que l’accès aux services sociaux et aux services de santé demeurent problématiques dans la plupart des pays africains, or les TIC pourraient servir, grâce à la télémédecine, à remédier à certains de ces problèmes, à offrir des soins de santé aux populations et à contribuer à réduire la morbidité et la mortalité maternelles.

MCB: Qui fait connaître la question de l’accès aux TIC en RDC et comment?

FM: Beaucoup de gens travaillent à la promotion de l’accès aux TIC, mais sans que ce soit de façon systématique. La Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CENUA) a créé un plan d’infrastructures nationales de l’information et de la communication (NICI) afin de normaliser ce que nous faisons dans notre pays avec ce qui a été convenu au niveau international au Sommet mondial sur la société de l’information. La Banque mondiale a présenté une politique sectorielle sur les télécoms. Certains bailleurs de fonds ont entamé les discussions sur les infrastructures en disant que nous n’avions pas besoin de politique avant les infrastructures. Certaines organisations de la société civile demandent également un plan national de TIC avant de passer à la planification sectorielle. Où cela nous a-t-il mené?

Rien de concret n’a été accompli après plus de quatre ans! J’apprécie beaucoup le travail de la société civile, mais il faut une volonté politique pour faire avancer les choses. Nous avons tellement de gens, de bailleurs de fonds qui sont prêts à nous aider car ils savent que le développement des TIC en RDC profitera à toute la région. Mais lorsqu’ils se rendent compte que rien de concret ne se fait dans ce pays, ils abandonnent ou reportent leurs projets.

SN: Si la stratégie sectorielle de développement des TIC formulée par le gouvernement est mise en œuvre, elle réduira la fracture numérique. Les organisations de femmes et de la société civile devraient également participer davantage au processus de développement des TIC en RDC.

MCB: Merci beaucoup de nous avons consacré ce temps et de nous avoir fait part de vos réflexions.

SN: Merci de nous avoir donné cette occasion de nous exprimer.

FM: Je vous en prie. Ce fut un plaisir de m’entretenir avec vous.

_Mavic Cabrera-Balleza est la coordonnatrice internationale du Global Network of Women Peacebuilders. Elle produit des émissions de radio en langues locales dans les pays touchés par la guerre comme le Liberia et l’Ouganda, afin de donner aux femmes la possibilité de s’exprimer dans les débats et dans le cadre des processus décisionnels sur les femmes, la paix et la sécurité et assurer la participation des femmes à la consolidation de la paix et au règlement des conflits.

Mavic est également présidente de l’Association mondiale des radiodiffuseurs communautaires – Réseau international de femmes. Elle est aussi membre du Comité exécutif du comité des ONG de l’ONU sur la condition féminine à New York. Elle est en outre membre de Isis International et représentante à New York de Asia Pacific Women’s Watch. Mavic est membre du groupe des rédacteurs de GenderIT.org depuis 2006._

Le jour où Sifa (appelons-là ainsi) m’a appelé pour de me dire qu’elle était avec sa sœur et qu’elles devaient à tout prix me parler, je ne saurais dire pourquoi mais j’ai su que nous n’allions pas parler du nouveau bar en vue, ni de qui est qui ou encore qui sort avec qui.

Pour la petite histoire, Sifa est une lesbienne de 36 ans, de forte corpulence, avec une voix grave, toujours à la dernière mode des jeunes artistes Hip Hop branchés. Sifa est une fille fascinante : Belle, toujours a fréquenté les stars de la musique congolaise, qui d’ailleurs, très souvent lui laissent la garde de leurs maitresses quand ils ne sont pas disponibles…elle est le genre de personne qui fait facilement des ami(e)s.

Orpheline de mère, Sifa est la fille d’un de ces hommes d’affaires Congolais qui a fait fortune dans le commerce. J’ai rencontré Sifa il y a près de 5 ans aujourd’hui. Une amie commune, en apprenant que je militais pour les droits des personnes gays et lesbiennes, nous a mise en contact. En fait, nous nous étions croisées brièvement à l’école mais je ne me souvenais plus très bien d’elle.

L’histoire commence après qu’elle ait rencontré une congolaise sur Facebook et qu’elles se soient liées d’amitiés au point que la fille en question ait décidé de venir en vacances au Congo, après plusieurs années à l’extérieure. Les deux entament alors une relation très intense que la famille de la fille n’appréciait guère. Cette famille décide alors de dénoncer Sifa aux services de renseignements sous prétexte qu’elle faisait du détournement de filles mineures pour tourner des clips pornographiques chez elle.

Le jour où elle et sa sœur que je rencontrais pour la première fois, sont venues me voir a la maison donc, je voyais Sifa pour la première fois après son opération chirurgicale. J’apprend par la sœur que Sifa vit chez elle depuis deux jours et qu’elle l’accompagnait afin que je sache que la situation était sérieuse. Convoquées par leur père ce jour-la, le but de leur visite chez moi était de me demander de les accompagner à cette convocation pour mieux expliquer à leur père ce qui se passait dans la tête (et dans le corps) de sa fille, Sifa.

Elles avaient mise une voiture à ma disposition pour me permettre d’avoir un trajet aller-retour plus ou moins agréable dans les embouteillages de Kinshasa. Dans toute l’histoire qui suit, ce qui m’a le plus touché dans l’entretien avec le père, cet homme d’affaires dont toute la ville avait entendu les exploits mais que je n’avais jamais vu, était sa grande sincérité devant une situation qui le dépassait complètement. Cet homme d’une soixantaine d’années, encore en pleine forme malgré son âge, me reçu dans son salon particulier où il me servi lui-même de l’eau et amuse-gueule.
– As-tu vu ce qui vient de se passer ? (je ne comprenais pas le sens de sa question)
– As-tu vu comment tous ces hommes se sont battus pour allumer le générateur d’électricité? et c’est Sifa qui vient de leur montrer comment le faire fonctionner ?
En effet, j’étais arrivée dans une grande demeure complètement plongée dans le noir et d’où on entendait que les arguments des gardiens, chauffeurs et autres travailleurs de la maison qui essayaient de faire fonctionner le générateur.

Son père a commencé par me raconter l’histoire de sa fortune, comment il l’avait amassé petit a petit, à force de sacrifice. Lui qui grandi auprès d’une veuve et qui mangeait le même poisson pendant deux jours, me raconta comment il avait vendu des allumettes de ville en ville, avait pris, pendant plusieurs années l’unique douche de sa journée dans les gares de train, jusqu’à devenir un jour le premier fournisseur de container de l’état Congolais. «Pour l’africain que je suis, cela me choque énormément qu’on me dise que j’ai sacrifié le bonheur de mes enfants contre ma fortune. Ces enfants sont nés avant que je ne sois riche. J’ai déjà une fille malade. Elle fait une collepsie. Elle dort plus que la normale. On m’a traité de tous les noms à cause de sa condition et j’ai du l’envoyer à l’étranger pour des soins appropriés. Et Maintenant mon autre fille, Sifa, me dit qu’elle se sent homme dans son corps!»

Ce cri de cœur venait d’un homme qui venait de payer 5000 Dollars américains pour qu’un groupe de policiers et agents de renseignements Congolais n’amène pas sa fille, toute juste sortie de l’hôpital dans un lieu inconnu. Ce n’était pas la première fois qu’il faisait un tel geste, et même s’il aimait ses enfants, tous avec leurs qualités et leurs défauts, il se disait qu’il était temps que cette situation avec Sifa cesse. Il avait donc chassé Sifa de la maison et lui avait coupé de tous les vivres jusqu’à ce qu’elle lui dise qu’elle était l’alternative de ce comportement qui privait la famille entière d’une revenue substantielle.

Je me trouvais donc au milieu de ce drame familial, car la sœur ainée de Sifa avait promis de trouver quelqu’un qui parlerait à leur père, lui expliquerait l’orientation sexuelle de sa fille et lui prouverait qu’elle n’est pas la seule. Sifa, elle-même tenait à ce que leur père sache que les gens comme elle, peuvent vivre heureux. Qu’ils peuvent subvenir à leur besoin financier afin de ne pas vivre toute leur vie aux crochets de leurs parents. Me faisait-elle si confiance que ça?

Ma relation avec Sifa, comme je l’ai dit au début, remonte à 5 ans. Nous sommes devenues collègues quand je lui avais récemment offert un travail dans l’ONG que je dirige. On peut dire que j’étais un peu son guide dans l’activisme LGBT. A la centaine de lesbiennes et alter sexuelles qui rêvaient toutes de vivre leur vraie sexualité en Europe ou aux USA, je répétais sans cesse que nous sommes congolaises et c’est dans notre pays que se trouve notre vie. Que nous devrions nous battre pour vivre en paix. Pour ne pas payer ces amendes policières qui nous pourrissent la vie et qui forcent nos familles à s’endetter. Pour ne pas subir ces détentions et ses viols dans les prisons du Congo. Pour ne pas se sentir forcer d’abandonner l’école quand nos camarades de classe, nos professeurs et les administrations scolaires ne nous acceptent pas tels que nous sommes et nous forcent au changement.

C’est aussi ce que j’ai expliqué au père de Sfia. A Sifa qui rêvait toujours d’aller vivre aux Etats-Unis, je lui ai demandé de considérer que même là-bas, les gays et lesbiennes avaient leurs problèmes. A elle qui se faisait du souci de ce que la police et autres extorqueurs allaient nuire à la fortune de son père, J’ai conseillé de prendre toute sa rage, sa déception et de les diriger vers la lutte pour les droits humains en République Démocratique du Congo. A son père, je l’ai supplié de reprendre sa fille, qu’elle avait besoin de sa protection et son amour chaleureux pour vivre « sa vie » à Kinshasa. C’était la première fois que je rencontrais une homosexuelle qui avait autant de soutien familiale.

Depuis cette médiation familiale il y a cinq mois, Sifa est rentrée chez ses parents, mais après avoir passé 3 mois, en dehors de Kinshasa pour se changer les idées. Son père a promis de se rendre disponible pour des émissions publiques où l’on aurait besoin de témoignage de parents sur la vie de leurs enfants homosexuels. Peut-être qu’un jour, nous lui demanderons aussi de contribuer financièrement à notre action?

Chaque fois que je repense à cette histoire, c’est l’image d’une affiche que j’ai au bureau qui me revient. Au dessus d’une belle photo d’une mère qui sourit a son petit bébé, il est tout simplement écrit : “maman, si tu savais que j’étais gay, m’aimeras-tu de la même façon?

Amoureuse d’un garçon bouillant de son quartier, une fille de 19 ans a vu son intimité exposé  à la télévision le jour où son frère qui est également son tuteur à décider de fouiller dans sa vie amoureuse pour la séparer de son petit ami.25

 

Voici son histoire.

Il y a quelque mois  j’ai fait connaissance d’un garçon qui habite mon quartier, et très vite nous sommes devenus amoureux. Il est  bouillant de nature, et  vient d’une famille modeste.À chaque fois que je garder la boutique de mon frère, je mettais un peu d’argent de côté pour  mon petit ami, pour qu’il ait de quoi payer son transport ou  s’acheter de quoi à manger. Je faisais toujours attention à ne pas éveiller des soupçons particulièrement auprès mon frère  et de ma famille. Qui, je savais, s’opposeront à notre relation si jamais ils l’apprenaient.

Plus le temps passais, moins je faisais  d’attention sur les dépenses que j’engageais pour lui. Mon frère a fini par remarquer   les pertes d’argents dans la caisse de la boutique. Après une rapide investigation,  il comprit que c’était moi la coupable. Il se mit à me surveiller et découvrit ma relation avec ce garçon. Très vite, il s’est oppose à notre relation et a exigé que je le quitte. Chose que j’ai refusé car je l’aimais.

Un jour pendant que nous étions au lit avec mon petit ami, mon frère a débarqué avec la police pour l’embarquer sous prétexte que c’était un voleur. Mon frère n’a même pas eu la politesse de nous attendre dehors. Il est entré avec des camera d’une des chaines locales qui ont commencé à nous filmer et à nous prendre des photos. Pendant ce temps une patrouille de police de passage sur l’avenue s’est arrêté, s’est saisi de l’affaire et nous ont tous embarqué au poste de police. Nous étions à moitié nus,  mon petit ami et moi.

Mon petit ami a été transféré à la prison centrale de Kinshasa et pendant ce temps, nos images avec pour seuls habits que nos sous-vêtements  circulaient déjà sur la chaîne locale et tous les monde qui nous connaissaient pouvait facilement nous identifier.

Honteuse  de voir mon intimité exposé au vue de tous et soucieuse de savoir mon petit ami en prison, je ne mangeais plus et je ne parlais plus. Ma mère a compris que je frôlais la suicide et a supplié mon frère de retirer sa plainte et libérer mon petit ami.

Le comportement de mon frère m’avait tellement bouleversé que j’ai décidé   de tomber enceinte de mon petit ami une fois qu’il serait sorti de prison pour prouver notre amour à mon frère. Chose faite et maintenant nous vivons ensemble.

Tous ce que je regrette c’est l’acte qu’avait posé mon frère qui me poursuit encore. Les gens continue à mes pointé du doit même quand je me cache. Je perdu mon intimité puis que ses images sont jusqu’aujourd’hui à la bande d’annonce de cette chaîne locale et continue à être diffusé.

Le 17 mai 2015, le monde célébrera la Journée mondiale des télécommunications et de la société de l'information. Cette date marque l’anniversaire de la signature de la première convention télégraphique internationale et de la création de l’union internationale des télécommunications « UIT ».  L’an 2015 nous fêterons le 150ème anniversaire de l’union internationale de l’information et de la communication.  &Ainsi, nous vous convions de célébrer avec nous en ligne sur notre page facebook Si JeunesseSavait Féministe RDC     cette journée particulière qui vise à mieux faire comprendre les possibilités que l'utilisation de l'Internet et des autres technologies de l'information et de la communication (TIC) peut offrir aux sociétés et économies ainsi que les solutions propres à réduire la fracture numérique.

Ensemble nous réfléchirons ces 04 Jours  (du 14 au 17 Mai) de la question des violences faites aux travers de ces outils de TIC et de l’internet que subissent majoritairement les femmes. Rejoignez nous et dite nous Quelle est votre réponse à la violence en ligne ? Que faites-vous  pour mettre fin à ces violences ? Renforcez notre capacité à lutter contre la violence en partageant avec nous vos stratégies de résistance.

Nous vous invitons à créer un blogue en allant sur Takebacthetech en cliquant sur ce lien  a partager avec nous ce que vous avez subis et les moyens que vous avez utilisez pour mettre fin a cette violence.

Vous pouvez aussi poster sur la place vos commentaires sur notre page facebook de notre page  vos 10 trucs pour lutter contre les violences faites aux femmes  et assurer la sécurité de nos communications.

 

 

Un Américain a été reconnu coupable de recel d'identité et vol de données pour alimenter un site internet de «porno vengeur» contenant plus de 10.000 photos à caractère pornographique. Il risque jusqu'à 24 ans de prison.648x415_ordinateur-illustration

Kevin Christopher Bollaert, 28 ans, avait plaidé non coupable de 31 chefs d'accusations pour entente illicite, vol d'identité, extorsion de fonds. Il était accusé d'avoir créé le site internet ugotposted.com en décembre 2012, permettant d'afficher des photos dénudées sans l'autorisation des personnes y figurant.

Ce site «a fait de l'humiliation publique et de la trahison une marchandise ayant le potentiel de dévaster des vies», avait déclaré la ministre de la Justice de Californie Kamala Harris à propos de l'affaire.

Ces photos ont été généralement obtenues de manière consentante lors d'une relation amoureuse mais ensuite divulguées sur la toile sans permission, dans le but de se venger d'une déception sentimentale, ce qui relève de la «cyber-vengeance». Elles étaient aussi parfois piratées ou volées.

Il avait aussi créé un site pour extorquer de l’argent aux victimes voulant nettoyer leurs  réputation

Contrairement à d'autres sites de porno vengeur où les photos sont anonymes, ugotposted.com demandait le nom du complet du sujet des photos, sa localisation, son âge et le lien vers son profil sur le réseau social Facebook.

Kevin Christopher Bollaert avait créé un second site internet, changemyreputation.com, utilisé pour extorquer de l'argent aux personnes qui avaient été victimes de cyber-vengeance sur ugotposted.

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Il proposait alors de retirer les photos incriminées sur ugotposted.com pour un tarif allant jusqu'à 350 dollars, un procédé qui lui aurait rapporté des dizaines de milliers de dollars.

Le gouverneur de Californie Jerry Brown a signé en 2013 une loi pour interdire et permettre de lutter contre le porno vengeur. L'an dernier cet Etat du sud-ouest américain a adopté d'autres mesures pour protéger la vie privée et lutter contre ces crimes sur internet

On rappel qu’en Octobre 2013, Plusieurs Etats américains, dont celui de New York, envisageaient déjà de s’attaquer  au phénomène porno vengeur en emboîtant le pas à la Californie en votant une loi afin de lutter contre ce pratique qui consiste à publier par vengeance sur internet des photos nues ou des films coquins réalisés avec son ancien partenaire, très en vogue outre-Atlantique depuis l'explosion des réseaux sociaux.

En effet, l’Etats de la Californie avait voté une loi qui était mis en application en 2013, laquelle sanctionnait d’une peine de six mois de prison les personnes s’adonnant à cette pratique, et d’une amande  pouvant aller jusqu'à 1.000 dollars.

Une pratique qui peut "ruiner des familles"

Pour lutter contre ce phénomène viral, les sénateurs de l’Etat de New York envisageaient de sanctionner lourdement les internautes qui s’adonnaient à cette pratique. Selon l'un d'eux, Phil Boyle, "la vengeance porno peut ruiner des vies de famille, des carrières". Dans son projet de loi, l'élu souhaitait ainsi prendre en compte les photos prises par la victime elle-même, car "80 % de ces photos sont des selfies [autoportraits, NDLR]".

"Si une jeune femme prend une photo d’elle-même, qu’elle l’envoie à son petit ami, puis que plusieurs années après ce dernier la publie en ligne, cela tombera sous le coup de la loi et c’est une grande avancée dans la législation", précisait-t-il.

 

Accepter son homosexualité peut être difficile pour la personne qui le découvre et être un choc pour l’entourage et les parents.

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J’ai rencontré Jeanne (nom d’emprunt pour assurer son anonymat) dans une banque en plein centre-ville de Kinshasa. Jeanne est une femme d’affaires bien installée et dévouée à son travail. Quoique ayant un agenda bien chargé et des voyages très fréquents, Jeanne comme tout mère aimante est une femme qui a su  garder de bonnes  relations avec ses enfants.

Cette petite conversation sur le comportement de l’un de ses enfants qu’elle qualifie de bizarre est arrivée quand un homme étalant ouvertement ses minauderies, comme ceux que l’on retrouve auprès des gays très efféminés est entré dans la banque.

Jeanne en bonne mère de famille, qui prétend connaitre parfaitement ses enfants, s’est rappelé avoir noté cette même façon de marcher (en se dandinant et tenant son sac d’une main comme le font généralement les femmes) auprès de son fils.

C’est en ce moment-là qu’elle a commencé à se poser des questions et à se dire que son fils était peut-être homo, du moins bisexuel.

Quoique elle et son mari soient des parents ouvert à l’homosexualité, Jeanne était affectée de comprendre que  son fils n’arrivaient pas a en parler avec eux.

Serait-il opportun d'aborder le sujet, ou devait-elle attendre absolument qu’il m’en parle de lui-même ? C’est la question que Jeanne se posait depuis toujours.

cette situation, jeanne n'est pas la seule a la vivre. Selon le psychologue  et sexologue Jean LUMBALA, auteur du livre la vie sexuelle des congolais, qu’il arrive, pour toutes sortes de raisons, qu’en tant que parent, l’on se questionne sur l’orientation sexuelle de son enfant. Ce questionnement est tout à fait compréhensibles et assez fréquent du moment où votre enfant ne répond ni aux exigences de l’expression de genre auquel vous vous attendiez de lui tel que sintéresser au foot et a tout autre activité dite masculine. Il n’y a toutefois pas de façon de connaître l’orientation sexuelle de votre enfant avant qu’il ou elle ne la confirme.

Plusieurs raisons incitent les jeunes à ne pas parler de leur orientation sexuelle avec leurs parents. Leur propre incertitude quant à leur orientation, la difficulté de l’accepter, l’espoir de changer et la peur du rejet font partie des barrières auxquelles se heurtent les personnes lesbiennes, gaies, bisexuelles, transgenres et intersexes lorsque vient le temps de parler de ce qu’ils vivent. Il est possible que votre enfant se sente offusqué et se referme si vous abordez le sujet de son orientation sexuelle directement.

Il est donc important de ne pas  pousser votre enfant à parler. Vous pouvez toutefois créer un environnement sécurisant pour votre enfant afin qu’il/elle se sente à l’aise de parler de sexualité avec vous. Pour ce faire, vous pouvez continuer d’exprimer des opinions positives quant à la diversité sexuelle et condamner les commentaires négatifs. Plus votre enfant sentira que vous l’accepterez comme il ou elle est, plus il y a de chances qu’il ou elle vous parle de son orientation ou de ses questionnements.

Et si à votre niveau vous n’arrivez pas à vous en sortir vous pouvez parler à un psychologue qui vous aidera à surmonter cette épreuve.

La ligne d'informations sur les droits et la santé des LGBT de Kinshasa est également disponible au 0890000667

 

 

Les spécialistes de la santé le confirment et le déplorent avec insistance : les femmes Congolaises n’ont pas dans leurs habitudes de recourir à un gynécologue ou tout autre spécialiste de santé pour avoir des informations fiables sur leur santé. Cela a des conséquences graves conduisant à des complications, parfois à la mort.

Il est très important de faire certaines mises au point ou bilan, de prendre soin de soi pas seulement en se coiffant bien ou en s’habillant avec style. Il faut se palper régulièrement les seins et se masser les aisselles, regarder son sexe à l’aide d’un miroir, le sentir parfois, avoir l’habitude de se rincer les seins à l’eau froide, surveiller l’évolution de son poids, demander conseil à un spécialiste quand on veut avoir recours à une méthode contraceptive, faire annuellement l’examen du frottis vaginal, pourquoi faut-il prendre soin de son périnée ?, etc.

Rachel Izizaw infirmière et instrumentiste de formation, militante féministe et formatrice, professeur à l’École Nationale Pilote d’Enseignement de Soins de Santé (INPESS) de Kinshasa a échangé avec les membres de Si Jeunesse Savait (SJS) et les a éclairé  et surtout nous apportera des réponses précises sur la prévention de la santé féminine le 25 mars 2015.

Cette activité fait partie de nombreuses autres alignées dans le cadre de la commémoration du mois de la femme.

Quelques jeunes filles ayant entre 12 et 19 ans ont pris part à un focus qui s’est tenu au siège de Si Jeunesse Savait le mercredi 15 octobre 2014. Dans le cadre d’une rechercher sur les normes culturelles qui participent à l’autonomisation des femmes congolaises, il leur a été demande de dire ce qu’’elles pensent de l’image qu’a la femme dans la société congolaise.

Dans un cadre libre et ouvert, ses jeunes  filles se sont exprimées à cœur ouvert et ont partagées leurs expériences.

 Que penses-t - elles ?

D’après ses adolescentes, au Congo, les femmes  sont considérées comme des êtres faibles, incapables de prendre des décisions.

Elles ont aussi laissé entendre qu’en plus d’être victime de la discrimination dans la société pour le simple fait d’être femme, ses filles ont démontré par des exemples comment filles et/ou femmes sont victimes de violences psychologiques (exemple les injures), et domestiques (privation de nourriture) au sein de leurs familles.

L’une d’entre elles âgée de 12 ans, a expliqué comment son instituteur lui ’inculquait l’idée que les filles ne sont pas intelligentes et donc, selon cet enseignant, pendant toute l’année scolaire, les filles ne devaient pas demander la parole pour répondre aux questions de l’enseignant sous prétexte qu’elles  étaient incapables de donner une bonne réponse. Conséquence, les filles ont perdu confiance en elles. Nombreuses sont celle qui n’écrivait rien sur leurs feuilles d’examen sans consultées les camarades garçons.

Elles ont par ailleurs condamné la pratique des parents congolais qui, devant une crise financière, privilégient la scolarité des garçons en sous entendant que c’est eux qui prendront le relève de la famille  et certains ajoutent : « de toute les façons, la place de la fille c’est au côté de sa mère dans la cuisine pour mieux se préparer au mariage ».

A ce débat intéressant, ces jeunes filles ont démontré que, la société congolaise comme beaucoup d’autres sociétés surtout africaines continuent de nier les capacités des femmes à apporter les changements positives  dans leurs pays. Ils préfèrent minimiser et réduire les chances des femmes dans tous les domainesvalorisant de la société, telsqu’en politique, la gestiond’une grande entreprise publique ou un ministère pour ne citer que cela, de les refusées les postes de commandent, en les attribuent des qualifications démotivantesqui les replongent dans la dépendance totale de l’homme en utilisant des phrases tels que ‘’ la RDC est trop grande pour être diriger par une femme’’ ou ‘’une femme ne peut pas commander là où il y a des hommes’’ ou encore ‘’ les femmes ne construisent pas un pays’’ ; Pour ensuite la rendre invalide, ignorante de ses droits et profité de son état pour la violenter au nom de la soumission.

Que conclure de cet entretien

Cet entretien avec les jeunes filles de 10 à 20 ans a tiré une sonnette d’alarme pour nous tous.  Nous devons plus que jamais nous réveillés pour mettre fin à la violence, aux discriminations et aux préjugés  de nos sociétés envers  les femmes. Les femmes et les hommes sont tous égaux. Si elles accèdent aux mêmes opportunités elles peuvent participer efficacement au développement du pays et de la société congolaise.

R.K

Un des locataires dans une cour commune, profita de l’absence de sa femme pour abuser d’une mineur de sa cour qui elle aussi à l’absence de ses parents à pour habitude de les attendre chez le voisin. Le voisin proposa à la petite fille un film, qui contre toute attente il projeta un film porno qui mis le voisin dans touts ses états et commença à se masturber devant la fille et finalement eu des rapports sexuels avec elle. Mais elle ne dira rien à ses parents comme l’avait fait promettre le voisin et qui après quelques années quitta le milieu. C’est à ce moment là que la petite tomba malade et après des examens médicaux qui indiquèrent qu’elle était atteinte du VIH/SIDA, au grand étonnement de ses parents sachant que leur fille ne s’était jamais fait une transfusion sanguine, qu’elle avoua avoir eu des rapports sexuels avec son ancien voisin.

Adresse :
47, Balari, Q/Adoula, Bandalungwa /Kinshasa, Rep. Dem. Du Congo
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