SI JEUNESSE SAVAIT
Pour que le choix de la jeunesse compte
Association des jeunes féministes de la République Démocratique du Congo

Cette campagne de deux semaines se veut un moyen d’amener des hommes et des jeunes garçons à être les premiers promoteurs des droits à la santé sexuelle et reproductive des femmes et des jeunes filles, particulièrement les droits à l’avortement sécurisé.

Les seize jours d’activisme contre les violences basées sur le genre ont pris fin le 10 décembre, mais le combat continue. Ainsi, cinq organisations, Si jeunesse savait, Santesexuelle.cd, Amour Afrique Congo, Racoj, et Cfleg lancent-elles une campagne en ligne dénommée « AGIR AVEC ELLE ».

Cette campagne de deux semaines se veut un moyen d’amener des hommes et des jeunes garçons à être les premiers promoteurs des droits à la santé sexuelle et reproductive des femmes et des jeunes filles, particulièrement les droits à l’avortement sécurisé.

Il sera surtout question de sensibiliser les internautes sur le danger et les conséquences des avortements clandestins en présentant des chiffres officiels. Mais aussi de rappeler le cadre légal des questions d’avortement en République démocratique du Congo, particulièrement de l’article 14 du Protocole de Maputo.

Plus de 250 mille internautes sont ciblés à travers des courts messages et des articles de presse qui seront publiés dans différentes pages réseaux sociaux et sites web des organisations qui prennent part à cette campagne.

La RDC a signé sans réserve depuis 2008 le Protocole de Maputo, une charte africaine qui autorise l'avortement en cas de viol, inceste et toutes autres raisons thérapeutiques pour préserver la santé et la vie de la femme. Malgré cela, des nombreuses femmes et filles continuent d’avorter clandestinement soit par ignorance soit par la peur de voir ces droits leur être refusés par une société conservatrice.

Selon l'Etude démographique de la santé (EDS 2013-2014), l'avortement non sécurisé est la deuxième cause de mortalité maternelle en RDC (846 décès sur 100 000 naissances vivantes). 

Pour la seule ville de Kinshasa, il se produit plus de 400 avortements clandestins par jour, selon une étude réalisée en 2016 par l'Ecole de santé publique et Guttmacher Institute. 

L’implication des hommes aux côtés des femmes est une nécessité pour mettre fin à ces avortements clandestins.

AGIRAVECELLE

Depuis 1992, la Journée internationale des personnes handicapées est célébrée chaque année le 3 décembre à travers le monde. Cette journée vise à promouvoir les droits et le bien-être des personnes handicapées dans toutes les sphères de la société et du développement et à accroître la sensibilisation à leur situation particulière dans tous les aspects de la vie politique, sociale, économique et culturelle.

Au niveau mondial, l’OMS estime que 15% des personnes vivent avec un handicap, et que cette proportion augmente en situation de crise. Ainsi, la RDC n’échappe pas à cette réalité et les prévalences sur les zones de crises doivent être attendues comme supérieures au seuil global de 15%.

Fort malheureusement, le constat fait en RDC est qu’une grande partie des personnes vivants avec handicap se livrent à la mendicité ou sont dans des mauvaises conditions de vie par manque d’accès à l’éducation ou le taux réduits d’accéder à un emploi. Elles ont également un accès moindre que quiconque aux soins de santé, à la vie sociale.

De par ces faits, les personnes vivant avec handicap sont exposées à un risque élevé de pauvreté, de violence, de négligence ou d’atteintes et sont au nombre des personnes les plus marginalisées dans nos  communautés.

Autisme, handicap mental, handicap visuel, handicap auditif, handicap moteur ou autres types, constituent pour certains un motif de discrimination ou stigmatisation à l’égard des personnes qui en sont atteintes et les femmes sont doublement marginalisées selon La Convention des Nations Unies relative aux Droits des Personnes Handicapées.

Réalisant les inégalités préexistantes et l’ampleur de l’exclusion dont les personnes vivants avec handicap subissent démontrent comment le respect des droits humains est bafoué et pourtant ces droits sont inscrits dans la constitution congolaise et le pays a ratifié la convention des Nations unies sur le sujet en 2015.

Trop souvent, ceux qui vivent avec un handicap sont considérés comme des sujets de gêne et, au mieux, de condescendance et de charité … Même s’ils jouissent des mêmes droits que d’autres sur le papier, en réalité, ils ont souvent été marginalisés et se sont vu refuser les chances que d’autres tiennent pour acquises.

Le handicap ne doit pas constitué un frein dans la vie et une raison d’exclusion. Cette journée internationale instauré doit être une occasion de questionnement : « Est-ce que cette journée a raison d’être célébré en RDC si les inégalités continuent à être perpétré contre les personnes vivants avec handicaps ? »

Nous devons repenser aux stratégies pour résoudre le problème d’intégration sociale et favoriser l’insertion économique des personnes vivant avec un handicap étant qu’acteur du changement dans notre pays.

Les questions de lutte contre les violences basées sur le genre demeurent encore d’actualité en République Démocratique du Congo. Cette année pour le lancement des activités des 16 Jours d’activisme contre les violences basées sur le genre  qui débutent le 25 Novembre, la Ministre belge de la Coopération au développement et de la Politique des Grandes villes, Meryame Kitir a saisi cette occasion pour s’imprégner de notre travail sur cette thématique.

Dédiée chaque année comme la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes et aux minorités du genre, le 25 Novembre de cette année a été marqué par la visite de la ministre belge chargée de la coopération et de sa délégation. Etant une journée significative dans notre lutte, nous avons, à l’occasion tenu nos clubs des jeunes pour une sensibilisation sur les formes de violences qui existent et des mécanismes pour l’élimination de ce fléau.

Au cours de sa visite, la ministre a eu l’occasion d’échanger avec le staff de Si Jeunesse Savait sur les différents projets réalisés entre autre sur la masculinité positive, également s’imprégner de notre travail terrain dans la lutte contre les violences dont les femmes subissent et plus particulièrement les jeunes filles.

Profitant de cette occasion, la ministre a échangé avec des jeunes dans les clubs organisés par SJS et aussi avec les jeunes artistes des différentes disciplines afin de prendre connaissance de leurs travaux, leurs réalités et leur  vision du monde artistique.

Témoignant son engagement pour la défense des droits des femmes, l'égalité de genre et la lutte contre la violence basée sur le genre, la ministre Meryame Kitir a, au terme de sa visite, manifesté l’intérêt de subventionner les activités sur la masculinité positive afin d’intensifier nos actions sur terrain.

Technologie de l’information et de la communication

La promotion des technologies de l’information et de la communication par SJS se fait de façon innovante et plaisante.

En tant que Féministe, nous reconnaissons l’importance de faire entendre notre voix et parler pour nous même.

Nous utilisons les TIC puisqu’elles sont de notre temps et correspond parfaitement à nos besoins, en plus d’être un moyen efficace d’atteindre un grand nombre de personnes.

Nos actions comprennent

Il existe des différences entre les hommes et les femmes. Cependant, bon nombre des différences ne sont pas biologiques. Elles sont plutôt construites par la société. Ce sont des caractéristiques avec lesquelles nous ne sommes pas nés mais qui nous dictent comment nous sommes censés nous comporter, agir et ressembler. Il est important de définir pour nous-mêmes ce que signifie être des hommes et des femmes, et de changer ces stéréotypes et / ou croyances qui sont nuisibles.

Selon la culture, et même certaines religions l’homme est éduqué de sorte qu’il soit supérieur, le plus cultivé, préparer à diriger pour qu’une fois adulte il prend les postes de prise de décision le plus élevés dans la société.

Il suffit d’observer les cadeaux que les parents offrent à leurs

 

enfants, quand il s’agit d’un garçon c’est des motos, des voitures de course, des fusils, jeu de Monopoli etc.… parce que un jour il prendra le rôle du chef et pour les filles des poupées, des jeux de cuisine ainsi le rôle de la procréation est attribué à la fille. Elle est préparée à la maternité et à être femme au foyer.

Puisque le genre (masculin et féminin) est dictée par la société, la culture elle peut être changé. Petit illustration avec un tableau des manières ou comportements que la société dicte, ce qu’il faut ou pas dire ou encore ce que tu penses ne le dit pas tout haut.

Le genre peut changer, nous pouvons donc changer certaines cultures qui n’aident pas la fille à émerger dans une société patriarcale. Et pour parvenir à ce changement, une éducation égalitaire entre fille et garçon est impérieux.

Ensemble mobilisons-nous pour avoir une génération qui ne distingue point le sexe mais valorise les compétences.

La République Démocratique du Congo vient de traverser la plus lourde restriction de l’internet de son histoire. Cette coupure a intervenu le 31 Décembre 2018 dans l’avant midi, 24 heures après les scrutins du 30 Décembre dont on avait combiné : le présidentiel, les législatives nationales et provinciales dans l’ensemble du territoire congolais. Il a fallu serrer la ceinture pendant près de vingt jours, soit jusqu’au 19 Janvier 2019, pour voir le rétablissement de l’internet, avec une lenteur considérable. Un désarroi inédit !

 

Pourquoi cette coupure ?

Tout a commencé avec des publications des résultats des élections des bureaux de vote à travers les réseaux sociaux qui ont alimenté la nuit du 30 au 31 Décembre. Avec l’individualisation des informations, certaines personnes avaient en leur possession, les résultats des votes écrit à la main ou saisis à la machine, qu’ils  mettaient en ligne ou les partageaient via WhatsApp.

Ce qui s’est avéré menaçant pour le Gouvernement qui a pris l’option de restreindre la connexion internet, et des messages téléphoniques, afin d’empêcher, selon lui, la propagation spectaculaire des fake news dans l’opinion, avant la publication des résultats provisoires par l’organe ayant habileté qu’est la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI).

Des inquiétudes…

Face à un tel « shutdown », les Congolais ont déploré, avec leur dernière énergie, ce comportement que certains qualifiaient d’entrave à la liberté d’expression et du droit humain parce que avoir l’internet est un droit. Le monde d’aujourd’hui est dominé par les Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication, et l’on ne peut plus se passer de l’internet. Des nombreux commerces, des transactions, les études, le travail, etc.,  se font aujourd'hui grâce à l’internet, des nombreuses familles vivent grâce à un parent à l’étranger. Cette dernière étant devenue indispensable dans le quotidien des congolais. C’est ainsi que la majorité d’entre eux souhaitent que le Gouvernement change des stratégies quant au maintien de la sécurité nationale.

 

Des Navigateurs d’internet, en passant par les réseaux sociaux, le peuple congolais passe des temps forts de communication sur internet. Ce qui paraît impossible, pour certains, de vivoter deux jours sans connexion internet. Leur priver de l’internet c’est violé leurs droits.

Une dissuasion économique

Selon les derniers chiffres donnés par CIPESA sur l’impact économique des distributions d’arrêt d’internet en Afrique subsaharienne, en septembre 2017, la RDC perd un coût total de 1.936.911 dollars américains par jour, en cas de coupure d’internet. Alors, imaginez pour les 20 jours. Les chiffres sont alarmants.

C’est un record de coupures à l’échelle mondiale. Il est impérieux d’en arrêter là. Sinon, comment vouloir construire une économie prospère en posant en même temps des actes qui la détruisent ? A chacun d’y répondre…

Mais il faudra se poser la question qui paie le pot cassé ? les répercutions se feront sentir au niveau de la population.

Quel gâchis !

 

imo

Militante et défenseure des droits de la femme, Françoise Mukuku est la directrice exécutive de Si Jeunesse Savait, une structure Féministe basée à Kinshasa en République Démocratique du Congo qui œuvre entre autre dans l’usage et l’appropriation des technologies de l’information et de la communication par les femmes. Elle répond aux questions de Bianca Baldo sur le sujet qui la passionne tant, à savoir les droits des femmes et de la sécurité en ligne.

 

BB: La violence faite aux femmes à travers les technologies de communication(VFFTTC) n’est souvent pas dénoncée. Comment les cas mis en évidence dans le projet «Halte aux violences: Les droits des femmes et de la sécurité en ligne" par GenderIT.org et APC sont venus à votre attention?

FM : Certains cas avaient été largement documentés par la presse, d’autres nous ont été révélé lors de nos sensibilisations, particulièrement nos échanges avec les écoles, les universités ainsi que des organisations de femmes militantes.

 BB : Suite à vos observations professionnelles et les commentaires de la communauté, quelles ont été les éléments les plus réussis et les pistes d’intervention requises suite à cette campagne? S'il vous plaît préciser les impacts et initiatives locales de la société civile, les autorités locales et les agences gouvernementales?

FM : Dans notre cas, c’était surtout la sensibilisation et activités publiques. Ces initiatives nous ont permis de reporter des cas locaux à la communauté internationale sur le site takebackthetech. Par la suite, les campagnes TECH SANS VIOLENCE ont permis à plusieurs personnes de comprendre que ce qu’elles vivaient n’étaient pas juste une blague de mauvais gout mais réellement une violence.

En  outre, un petit nombre de cas, nous ont été révélé par les victimes elles-mêmes.

BB : Depuis la publication de l’étude, aviez-vous vu une augmentation de l’intérêt et de ressources pour la conscientisation et l’éducation populaire afin de lutter contre la VFFTTC?

FM : Non, nous n’avons pas vu cela. D’abord par ce que nous n’avons pas réellement circulé l’étude dans sa globalité, plutôt juste des morceaux choisis dans nos travaux de plaidoyer sur les politiques. Aussi, nous pensons que l’étude n’a pas révélé grand chose sur les stratégies des victimes, car sur les trois histoires documentées, aucune n’a cherché à avoir justice avec succès.

En outre, la partie des remèdes légaux était un peu en déphasage avec le contexte puisque la plupart des violences avaient été faites au téléphone et il y avait une difficulté à cerner réellement les responsabilités des opérateurs téléphoniques dans ces cas. Aussi le fait que ces opérateurs n’étaient pas très coopératifs ne nous a pas beaucoup aidés.

BB : Dans l'un des cas mis en évidence dans la RDC, une jeune fille a été victime d'une utilisation non autorisée de photos nues sur Facebook. Est-ce qu’il y a eu une attention particulière pour la protection des mineurs contre la VFFTTC? Si non, quelles mesures cruciales envisagez-vous pour la protection des jeunes femmes contre ces types d'abus?

FM : Lors de notre plaidoyer nous avons relevé que les jeunes filles avaient des besoins particuliers de protection mais n’avons pas beaucoup insisté sur ce message. Nous voulions être clairs sur le fait qu’il ne s’agit pas d’empêcher les jeunes adolescentes d’accéder à l’internet ou encore de protéger toutes les femmes comme des enfants.  Nous avons plutôt insisté sur le besoin de comprendre ces violences et de les prévenir en sensibilisant les internautes sur ce qui est permis et ce qui ne l’ait pas sur internet.

BB : Dans un autre cas, la VFFTTC était directement liée à la violence contre les communautés LGBTQ en RDC. Quelles sont vos réflexions sur la nature particulière du problème et des solutions potentielles. Est-ce qu’il y a des protections juridiques ou d’autres mécanismes de protection contre les violations basées sur l'orientation sexuelle? Si oui, quels sont les obstacles vécus par les survivants pour exercer leurs droits?

FM : Il n’existe pas malheureusement de protection juridique spéciale pour les LGBTQ en RDC. Nous essayons déjà de mettre de l’avant le fait que nos lois ne criminalisent pas l’homosexualité et que tout abus et violations sont faits dans le cadre de l’harcèlement quotidien de la police.

Cet argument rend d’ailleurs difficile le fait de parler de violence ciblant les LGBTQ puisque cela peut arriver à tout le monde dans un contexte de violence généralisée envers les femmes. Comme vous le savez, le taux de violence sexuelle en RDC est assez élevé et les lesbiennes et autres femmes de communautés LGBTQ ne sont pas en reste.

BB : La nature transnationale des VFFTTC complique le processus juridique pour les abus locaux, car les violeurs sont situés à l'extérieur du pays de la victime. Dans l'étude de cas où l'ex-petit ami a piraté le blog de la survivante et a affiché  des messages violents et harcelants, la victime a tenté d'obtenir  de la justice par les gouvernements en RDC et la France. Elle a été incapable de trouver la justice, car aucune autorité judiciaire n’avait la compétence de rendre responsable l’agresseur. Quels changements aimeriez-vous voir pour remédier à cette situation? Les solutions sont-ils au-delà des moyens juridiques et administratifs disponibles?

FM : Je pense plutôt que le processus pour faire  une telle démarche n’était pas très clair et incluait des dépenses onéreuses pour la victime. Par exemple,  les autorités françaises demandaient d’aller porter plainte en personne sur place, voulant dire qu’il fallait payer un billet d’avion, obtenir un visa et avoir un avocat sur place. Cela représentait des difficultés financières pour la victime.

Par la suite, le processus pour bénéficier de l’aide du gouvernement congolais n’était pas clair puisque seule une personne, un fonctionnaire du ministère des affaires étrangères  le connaissait et elle n’était pas disponible lorsque la victime en avait besoin.

Quant à la solution administrative qui consistait à écrire à la CNIL, elle était non seulement onéreuse mais également difficile à évaluer puisque la victime n’a jamais reçu de feedback en rapport avec sa demande. Et elle a dû l’envoyer par courrier recommandé international, ce qui est assez onéreux.

Pour répondre à votre question, ces violences devraient être traitées comme l’on traite les violences économiques transnationales avec la possibilité de faire intervenir des mécanismes existants et si possible peu onéreuses pour la victime.

BB : Quelle a été la réponse des fournisseurs de services locaux, y compris les entreprises de téléphone cellulaire, les services sociaux et la police? Qu'est-ce qui doit être fait pour renforcer leurs capacités à mieux protéger les survivantes?

FM : Leurs réponses étaient assez ambiguës.  À plusieurs reprises, ils nous renvoyaient à des chartes règlementaires qui existaient sur leurs sites. Ils étaient en anglais, même dans un pays francophones et parfois, il y en avait plusieurs.  On n’avait pas nécessairement l’expertise de dire qu’est-ce qui couvraient leurs responsabilités corporatives.

Nous avons aussi constaté qu’ils utilisaient les mêmes chartes pour tous les pays d’opération. Ils n’ont pas offert suffisamment d’informations sur leurs dispositions qui ciblaient la violence faite aux femmes au Congo.

BB : Dans de nombreux cas, les femmes sont incapables de trouver des remèdes juridiques en raison des frais juridiques élevés. Êtes-vous au courant d’organisations en RDC qui fournissent une assistance juridique en cas d'abus de VFFTTC?

FM : Il existe des organisations qui donnent de l’assistance juridique pour les violences faites aux femmes. Malheureusement, la VFFTTC n’est  pas considérée officiellement reconnu comme une forme de violence fait aux femmes et les défenseurs judiciaires manquent de l’expertise pour se charger de tels cas. Nous avons eu à parler avec quelques-unes durant le projet et personne n’avait jamais reçu ce genre de cas, ni ne pensait pouvoir le défendre avec succès devant les tribunaux.

BB : Demander la justice peut présenter à la fois des défis physiques, psychologiques et communautaires pour les survivants. Comment votre organisation soutient les survivantes de VFFTTC et assure la protection des femmes contre la victimisation continuelle? Quels types de services sont offerts? Est-ce que les survivantes dans les études continuent à avoir besoin de soutien de votre organisation?

FM : Nous n’offrons aucun soutien particulier aux victimes si ce n’est la mise à niveau de la sécurité de leurs équipements de communication afin de prévenir les violences potentielles.

BB : Depuis la réalisation de l’étude, a-t-il eu d’autre cas de VFFTTC porté à votre attention? Si oui, veuillez élaborer les particularités de l’abus.

FM : Oui, nous avons traité des nouveaux dossiers. La plupart des cas, il s’agit de vols de données par des partenaires intimes avec qui les mots de passe et autres outils informatiques étaient partagés. Ce sont les mêmes genres d’abus que ce que nous avons documentés jusqu’ici à travers notre compagne de sensibilisation.

BB : Le concept de la justice est vaste et complexe. De quelles manières les femmes ont pu intégrer le concept de la justice dans leurs propres vies[i]?

FM : Notre recherche montre que pour la plupart des victimes, la justice n’était pas qu’on envoie la personne en prison, simplement que la violence cesse et que la vie puisse reprendre son cours.

BB : Les organisations qui travaillent contre la VFFTTC se trouvent souvent sur les premières lignes des violations des droits humains. En conséquence, est-ce que votre organisation a vécu des conséquences négatives dans le cadre de votre travail contre la VFFTTC? Quels sont les défis pour vous ou votre personnel en offrant ces services?

FM : Notre site a été piraté au tout début du projet par un groupe supposé être basé en Turquie et qui a laissé des messages inappropriés sur notre ancien site. Après avoir compris que la vulnérabilité venait de notre hébergeur, nous avons refait le site et déplacé l’hébergement ailleurs. Cela nous a pris du temps, de l’argent et de l’énergie.  Malheureusement, nous avons perdu certains éléments de communication tels que les commentaires de nos supporteurs et des usagers du site.

BB : Comment peut-on comprendre la VFFTT par rapport à d'autres formes de violence contre les femmes, les normes patriarcales et la discrimination sexuelle en RDC?

FM : Ce sont des violences sournoises, qui n’arrivent qu’à la catégorie de la population qui est connectée à la technologie et que d’autres membres du mouvement des femmes. Les agresseurs sont très souvent plus âgés, ne comprennent pas et ne prennent pas en compte que c’est une violation des droits. Ils sont pourtant répandus et causent les mêmes dégâts que les violences domestiques ou sexuelles. Ils sont très souvent chez les tous jeunes adolescents et les femmes qui essaient de se démarquer des rôles de genre socialement préétablis. Le mouvement des femmes aura tout à gagner de s’embarquer plus dans le combat.

BB : Êtes-vous optimiste concernant le travail effectué? Comment pensez-vous que ce travail peut améliorer les droits des femmes?

FM : Nous sommes optimistes car il y a un grand intérêt à approfondir le sujet et nous pensons que dans le processus nous allons mieux comprendre les violences faites aux femmes en RDC.  Comme organisation luttant contre la VFFTTC, nous avons créé une niche pour laquelle nous sommes reconnues et appréciées des autres organisations de femmes.

[i] Question par Lamia Kosovic, Que l’on retrouve au site suivant:

cette article à d'abord été publié sur GenderIT.org

 

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De nos jours, de plus en plus d'histoires de femmes qui lorsque elles se connectent sur internet font l'objet d'attaques ou de harcèlement, qui visent à les intimider ou les faire taire. De plus-en plus, ses attaques sont orientés vers les femmes qui font de l'internet un outil pour exprimer leurs idées (leur ras-le-bol, ou simplement  leur point de vue sur des sujets d'actualité) parfois certaines ne font que presenter  leurs créations innovantes.

Entre blagues déplacées, insultes, injures, vols d'identité, menaces, harcèlements par messages anonymes ou au moyens de  comptes privés, courriels insultant,  modifications d'images personnelles, publications des images intimes sans consentement, incitations au suicide etc, les femmes  subissent des milliers d'actes d'agressions tous les jours en ligne.

En Asie par exemple, les résultats d’une recherche réalisée en 2014  par une association féministe APC (l’Association pour les Progrès des Communications (APC),  à révéler le cas d’un harceleur qui a utilisé les médias sociaux pour lancer des injures sexuelles et menacer une femme de violence, y compris le viol et l’assassinat. L'internet lui a également permis de découvrir son adresse physique. Les médias sociaux et les sites intermédiaires ont également permis d’accuser la victime de blasphème et d’inciter des tiers à user de violence contre elle. Dans ce cas, la technologie a été efficacement utilisée pour entraver la liberté d'expression de cette femme.images (4)

Les plateformes telles que Youtube, Twitter, Facebook et les blogues ont permis de harceler et d'abuser sexuellement une femme, notamment par la diffusion d'images portant son visage transformé sur des corps de stars du porno. Des dizaines de faux comptes Twitter ont été créés à son nom au fil du temps pour porter atteinte à sa dignité et/ou envoyer du matériel pornographique et odieux à ses amis et ses connaissances. Ces plateformes ont également été utilisées pour menacer de violence sexuelle extrême, y compris le viol et l’assassinat. La victime a été régulièrement maltraitée, menacée et agressée de la même manière sur son courrier électronique. En outre, le harceleur a utilisé un blogue pour publier des renseignements personnels détaillés sur la jeune femme et les membres de sa famille immédiate en menaçant de les tuer tous. Près d'un mois plus tard, la victime et son mari ont fait l’objet d’une attaque à main armée mais y ont survécu. L'abus et la violence envers cette victime étaient directement motivés par ses opinions politiques et sociales et visaient à la faire taire.

Cherchant à savoir qui sont les auteurs de ses actes, plusieurs cas tels qu’illustré par le résultat de cette recherche, indique que les hommes comme les principaux acteurs de ses actes.

Ceci renvoi donc à se poser des questions sur la responsabilité du pourquoi de ses actes envers les femmes. Vite, on se rend compte que, les motivations premières des auteurs de ses actes, sont entre autre faire taire la femme, limité sa liberté d'expression ou sa mobilité, impose une crainte à la femme d'approcher les outils de technologie pour s'exprimer.

Pris dans son ensemble, ceci est considéré comme des actes de violences faites à l'égard de la femme en ligne ou par la voix des outils de technologie. Ce qui démontre le besoin qu'à la société pour instaurer des nouvelles lois, non seulement pour sanctionner les violences physiques, mais particulièrement celle commises sur internet ou par des moyens des outils de technologies.  Car, derrière de tels actes, plusieurs femmes perdent leurs identités ou leurs emploies, d'autre connaissent des crises psychiques ou mentales, sans compter les traumatismes qui empêchent encore à certains d'utiliser tel ou tel plateforme si elles arrivent à résister à la pression destiner à leur faire arrêter l'utilisation de l'internet.

Pendant la campagne électorale de 2011, une femme politique de la République démocratique du Congo (RDC) avait postulé à la députation et avait été élue. Un jour, alors que je suivais la télé, je l’ai vu raconter comment elle avait été victime de harcèlement au téléphone.

Un inconnu proférait régulièrement des menaces à son endroit parce qu’elle avait gagné aux élections.Les insultes comprenaient des allusions au fait qu’elle s’était prostituée pour obtenir son siège et qu’elle n’était plus digne d’être une épouse.

L’homme, qui oubliait chaque fois de se présenter, utilisait également un numéro masqué. Malgré sa peur de voir que n’importe qui pouvait avoir accès à son numéro, elle se disait pourtant rassurée intérieurement car elle avait mené une bonne campagne et avait mérité son siège au parlement.

L’histoire de notre parlementaire n’est malheureusement pas isolée. Il n’est pas rare que des femmes qui osent occuper des postes publics ou qui sont en position de donner leurs avis sur la marche du pays, tels que les journalistes, les femmes en politique ou des personnalités dans d’autres domaines, reçoivent des menaces au téléphone pour les décourager dans leur travail ou voient leurs photos privées rendues publiques sans leur consentement ou même des montages photos les montrant dans des situqtions compromettantes. Les vols d’identité sur Facebook se sont également multipliés.

Politiques et contexte politique

En 2006, la République démocratique du Congo (RDC) organisait ses premières élections démocratiques et transparentes depuis 40 ans. Alors que la nouvelle constitution votée par référendum inscrivait, pour la première fois, noir sur blanc, le principe de la parité homme-femme, la loi de mise en œuvre de cette parité n’a pas été votée à temps pour obliger les partis politiques à présenter des listes paritaires comptant le même nombre de candidates et de candidats.

Le fait qu’en RDC le pouvoir est encore perçu au masculin et que l’on estime que les femmes ne doivent pas se présenter dans les espaces publics a eu une incidence sur l’élection de femmes.

Les femmes candidates rencontrent les difficultés à se faire accepter à chaque élection. Elles sont salies par de fausses accusations, la publication des photos et de vidéos compromettantes sur internet ou par Bluetooth pour les décourager et compromettre l’image que se font d’elles l’électorat congolais.

En matière de violation de la vie privée, les lois congolaises ne reconnaissent que la violation de la correspondance privée dont les emails peuvent faire partie. Les articles du code pénal régissant la diffamation s’appliquent également en cas de publication de fausses informations par les médias. Mais dans la plupart des cas, seules les personnes influentes et les politiciens vont au-delà du droit de réponse et recourent à ces dispositions légales pour faire valoir leurs droits. Rien n’est dit dans la loi concernant les vols de données personnelles, qui sont encore du domaine de la soustraction frauduleuse de biens appartenant à autrui, comme le code pénal qualifie tous les types de vol. Or, en cas de publication sans consentement et à l’ère du tout numérique ou les données personnelles sont un trésor, on ne peut pas réellement dire qu’il y a eu soustraction car les données existent encore et sont accessibles au propriétaire.

Elles sont parfois données de bonne foi, mais pour un usage autre que celui qui en a été fait. C'est le cas des femmes et des filles qui envoient des photos  d'elles dénudées à leur copain/mari et les retrouvent ensuite sur tous les téléphones de la capitale.

La technologie pour violenter les droits des femmes

Avec l’accroissement du nombre des internautes et  l’utilisation accru des services sur l’internet et compte tenu de la facilité d’accès sur la téléphonie mobile, on assiste à l’apparition de violences faites aux femmes qui s’adaptent à ces technologies.

On utilise le téléphone et les applications qui permettent de rester anonymes pour faire peur aux femmes. On leur envoie des menaces pour les décourager de parler des sujets qui fâchent. C’est le cas de trois femmes journalistes de radios du Nord-Kivu qui couvraient régulièrement l’actualité sur les femmes victimes de viols brutaux et cruels à l’est du pays. Elles ont reçu des menaces pour les obliger à arrêter de ternir l’image du pays.

La plupart de temps, ces femmes ne dénoncent pas ces actes car elles ne savent pas ce qu’il faut faire.

D’autres femmes, souvent des personnalités du monde politique, journalistique ou des affaires voient régulièrement leurs photos circuler dans des montages sur des corps nus en plein acte sexuel. Tout cela pour les ramener à ce que leurs détracteurs croient à tort être leurs fonctions premières : un objet de plaisir et de procréation.

Cela est encore plus vrai dans le monde politique où des débats éclatent chaque fois que l’on évoque la parité inscrite dans la Constitution.Il s’agit de rappeler que les femmes n’ont rien à faire en politique, qu’elles devraient retourner à leurs casseroles ou s’occuper de leur mari, quand on ne dit pas qu’elles n’ont mérité leur poste que parce qu’elles ont eu des relations intimes avec tel ou tel autre homme politique influent.

Mais aujourd’hui, en RDC, les femmes estiment qu’elles sontdes actrices du développement. Elles sont actives dans l’économie du pays, sont regroupées dans des associations qui travaillent au développement communautaire et, de plus en plus, dans des partis politiques, non seulement en travaillant avec des femmes en tant que mobilisatrices, mais en créant des fédérations de femmes et en les faisant participer à leur gestion.

Malgré le conservatisme culturel qui fait que même si elles représentent 60 % de l’électorat, les congolaises ne représentent que 20 % des candidats et n’occupent à peine que 10 % des postes décisionnels.

Le projet de loi de mise en œuvre de la parité qui prévoit des mesures contraignantes pour que les partis politiques présentent des femmes et des hommes en nombre égal sur leurs listes électorale, devra rectifier la situation actuelle et rendre justice aux femmes en politique. Cela devrait également permettre de réduire la stigmatisation dont les femmes sont l’objet en politique car leur présence sera justifiée par la loi.

En ce qui concerne sur la répression des infractions commises contre les femmes, le Code pénal est devenu obsolète car il ne prend pas en compte les nouvelles formes de violences faites aux femmes. Si la violence sexuelle fait l’objet d’une loi spécifique et que le Code de procédure pénal a été modifié pour permettre de s’adapter à leur spécificité, une loi réprimant les violences faites aux femmes liées a la technologie devraient également être envisagée.

En outre, les femmes et les filles victimes de ces abus ne connaissent généralement pas les recours qui s’offrent à elles. Les entreprises qui offrent des services sur le net devraient également réfléchir à la mesure dans laquelle leur politique clientèle devrait être rendue publique si elles ont déjà trouvé des solutions technologiques aux vols de données personnelles, à l’usurpation d’identité, aux menaces envoyés par téléphone, etc.

Conclusion

Les violences faites aux femmes politiques au moyen des technologies de l’information et de la communication (TIC) ne sont peut-être que le reflet du conservatisme culturel qui veut que la femme ne soit pas faite pour prendre les décisions, mais les Congolaises, au-delà des femmes politiques, ont besoin d’une loi sur les violences qui leur sont faites et sur l’utilisation des TIC. Ces abus devront être pris en compte pour leur permettre de participer efficacement et de façon égale au développement du pays.

Mesures à prendre

Le 17 mai 2015, le monde célébrera la Journée mondiale des télécommunications et de la société de l'information. Cette date marque l’anniversaire de la signature de la première convention télégraphique internationale et de la création de l’union internationale des télécommunications « UIT ».  L’an 2015 nous fêterons le 150ème anniversaire de l’union internationale de l’information et de la communication.  &Ainsi, nous vous convions de célébrer avec nous en ligne sur notre page facebook Si JeunesseSavait Féministe RDC     cette journée particulière qui vise à mieux faire comprendre les possibilités que l'utilisation de l'Internet et des autres technologies de l'information et de la communication (TIC) peut offrir aux sociétés et économies ainsi que les solutions propres à réduire la fracture numérique.

Ensemble nous réfléchirons ces 04 Jours  (du 14 au 17 Mai) de la question des violences faites aux travers de ces outils de TIC et de l’internet que subissent majoritairement les femmes. Rejoignez nous et dite nous Quelle est votre réponse à la violence en ligne ? Que faites-vous  pour mettre fin à ces violences ? Renforcez notre capacité à lutter contre la violence en partageant avec nous vos stratégies de résistance.

Nous vous invitons à créer un blogue en allant sur Takebacthetech en cliquant sur ce lien  a partager avec nous ce que vous avez subis et les moyens que vous avez utilisez pour mettre fin a cette violence.

Vous pouvez aussi poster sur la place vos commentaires sur notre page facebook de notre page  vos 10 trucs pour lutter contre les violences faites aux femmes  et assurer la sécurité de nos communications.

 

 

Un Américain a été reconnu coupable de recel d'identité et vol de données pour alimenter un site internet de «porno vengeur» contenant plus de 10.000 photos à caractère pornographique. Il risque jusqu'à 24 ans de prison.648x415_ordinateur-illustration

Kevin Christopher Bollaert, 28 ans, avait plaidé non coupable de 31 chefs d'accusations pour entente illicite, vol d'identité, extorsion de fonds. Il était accusé d'avoir créé le site internet ugotposted.com en décembre 2012, permettant d'afficher des photos dénudées sans l'autorisation des personnes y figurant.

Ce site «a fait de l'humiliation publique et de la trahison une marchandise ayant le potentiel de dévaster des vies», avait déclaré la ministre de la Justice de Californie Kamala Harris à propos de l'affaire.

Ces photos ont été généralement obtenues de manière consentante lors d'une relation amoureuse mais ensuite divulguées sur la toile sans permission, dans le but de se venger d'une déception sentimentale, ce qui relève de la «cyber-vengeance». Elles étaient aussi parfois piratées ou volées.

Il avait aussi créé un site pour extorquer de l’argent aux victimes voulant nettoyer leurs  réputation

Contrairement à d'autres sites de porno vengeur où les photos sont anonymes, ugotposted.com demandait le nom du complet du sujet des photos, sa localisation, son âge et le lien vers son profil sur le réseau social Facebook.

Kevin Christopher Bollaert avait créé un second site internet, changemyreputation.com, utilisé pour extorquer de l'argent aux personnes qui avaient été victimes de cyber-vengeance sur ugotposted.

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Il proposait alors de retirer les photos incriminées sur ugotposted.com pour un tarif allant jusqu'à 350 dollars, un procédé qui lui aurait rapporté des dizaines de milliers de dollars.

Le gouverneur de Californie Jerry Brown a signé en 2013 une loi pour interdire et permettre de lutter contre le porno vengeur. L'an dernier cet Etat du sud-ouest américain a adopté d'autres mesures pour protéger la vie privée et lutter contre ces crimes sur internet

On rappel qu’en Octobre 2013, Plusieurs Etats américains, dont celui de New York, envisageaient déjà de s’attaquer  au phénomène porno vengeur en emboîtant le pas à la Californie en votant une loi afin de lutter contre ce pratique qui consiste à publier par vengeance sur internet des photos nues ou des films coquins réalisés avec son ancien partenaire, très en vogue outre-Atlantique depuis l'explosion des réseaux sociaux.

En effet, l’Etats de la Californie avait voté une loi qui était mis en application en 2013, laquelle sanctionnait d’une peine de six mois de prison les personnes s’adonnant à cette pratique, et d’une amande  pouvant aller jusqu'à 1.000 dollars.

Une pratique qui peut "ruiner des familles"

Pour lutter contre ce phénomène viral, les sénateurs de l’Etat de New York envisageaient de sanctionner lourdement les internautes qui s’adonnaient à cette pratique. Selon l'un d'eux, Phil Boyle, "la vengeance porno peut ruiner des vies de famille, des carrières". Dans son projet de loi, l'élu souhaitait ainsi prendre en compte les photos prises par la victime elle-même, car "80 % de ces photos sont des selfies [autoportraits, NDLR]".

"Si une jeune femme prend une photo d’elle-même, qu’elle l’envoie à son petit ami, puis que plusieurs années après ce dernier la publie en ligne, cela tombera sous le coup de la loi et c’est une grande avancée dans la législation", précisait-t-il.

 

Quelques jeunes filles ayant entre 12 et 19 ans ont pris part à un focus qui s’est tenu au siège de Si Jeunesse Savait le mercredi 15 octobre 2014. Dans le cadre d’une rechercher sur les normes culturelles qui participent à l’autonomisation des femmes congolaises, il leur a été demande de dire ce qu’’elles pensent de l’image qu’a la femme dans la société congolaise.

Dans un cadre libre et ouvert, ses jeunes  filles se sont exprimées à cœur ouvert et ont partagées leurs expériences.

 Que penses-t - elles ?

D’après ses adolescentes, au Congo, les femmes  sont considérées comme des êtres faibles, incapables de prendre des décisions.

Elles ont aussi laissé entendre qu’en plus d’être victime de la discrimination dans la société pour le simple fait d’être femme, ses filles ont démontré par des exemples comment filles et/ou femmes sont victimes de violences psychologiques (exemple les injures), et domestiques (privation de nourriture) au sein de leurs familles.

L’une d’entre elles âgée de 12 ans, a expliqué comment son instituteur lui ’inculquait l’idée que les filles ne sont pas intelligentes et donc, selon cet enseignant, pendant toute l’année scolaire, les filles ne devaient pas demander la parole pour répondre aux questions de l’enseignant sous prétexte qu’elles  étaient incapables de donner une bonne réponse. Conséquence, les filles ont perdu confiance en elles. Nombreuses sont celle qui n’écrivait rien sur leurs feuilles d’examen sans consultées les camarades garçons.

Elles ont par ailleurs condamné la pratique des parents congolais qui, devant une crise financière, privilégient la scolarité des garçons en sous entendant que c’est eux qui prendront le relève de la famille  et certains ajoutent : « de toute les façons, la place de la fille c’est au côté de sa mère dans la cuisine pour mieux se préparer au mariage ».

A ce débat intéressant, ces jeunes filles ont démontré que, la société congolaise comme beaucoup d’autres sociétés surtout africaines continuent de nier les capacités des femmes à apporter les changements positives  dans leurs pays. Ils préfèrent minimiser et réduire les chances des femmes dans tous les domainesvalorisant de la société, telsqu’en politique, la gestiond’une grande entreprise publique ou un ministère pour ne citer que cela, de les refusées les postes de commandent, en les attribuent des qualifications démotivantesqui les replongent dans la dépendance totale de l’homme en utilisant des phrases tels que ‘’ la RDC est trop grande pour être diriger par une femme’’ ou ‘’une femme ne peut pas commander là où il y a des hommes’’ ou encore ‘’ les femmes ne construisent pas un pays’’ ; Pour ensuite la rendre invalide, ignorante de ses droits et profité de son état pour la violenter au nom de la soumission.

Que conclure de cet entretien

Cet entretien avec les jeunes filles de 10 à 20 ans a tiré une sonnette d’alarme pour nous tous.  Nous devons plus que jamais nous réveillés pour mettre fin à la violence, aux discriminations et aux préjugés  de nos sociétés envers  les femmes. Les femmes et les hommes sont tous égaux. Si elles accèdent aux mêmes opportunités elles peuvent participer efficacement au développement du pays et de la société congolaise.

R.K

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